Le hurlement de loup me glace les sangs. Un instant de panique voile les yeux avant que je me reprenne. Où est donc le temps béni des assassinats de nobliaux, en ville, entre deux oisives journées ? Voilà que je bats la campagne, rencontre un monstre par jour et perds un ami par semaine. Je souffle calmement, deux ou trois fois, et cherche au fond de moi, la froide concentration qui est si souvent mon alliée.
Ma volonté et mes souvenirs m'aident à me retrouver moi-même. Je démonte et lâche les rênes de Tristane. Je n'ai jamais su combattre en selle, c'est une discipline de chevalier...
Davog se jette dans la bataille en hurlant, comme a son habitude. Je contourne sa piste et m'éloigne de quelques mètres afin d'entrer dans la clairière par un autre chemin. Mes deux dagues en mains, je me prépare à affronter le pire, avant de passer entre deux arbres aux frondaisons basses.