Ce petit séjour en prison lui a tapé sur les nerfs, c'est évident. Voici qu'elle fait une fixation sur l'idée que j'aurais perdu l'esprit, alors que c'est clairement elle qui est hors d'elle-même. Je lui souris pour ne pas l'alarmer plus encore et lui faire comprendre que je suis son amie, et j'observe son trouble de mes yeux clairs. Il est manifeste qu'Alinei est à bout de nerfs et au bord de l'effondrement, je dois l'aider. J'ignore donc son babillage répété, gardant mon air enjoué et amical :
Bon, tu n'as pas faim. Ce n'est pas grave, l'appétit te reviendra bientôt. Dors un peu ma belle, je veille sur ton repos, personne n'entrera ici, je te le promets.
Je m'assieds dans un fauteuil, toujours souriante et rassurante et attrapant mon luth, je commence à jouer quelque ballade nostalgique d'une musique douce et propice à l'assoupissement.