Dans le refuge rassurant de la réserve, les quatre survivants s’accordent un instant de répit. Assis à même le sol ou appuyés contre les étagères métalliques, ils chuchotent à voix basse, leurs paroles étouffées par la prudence. Les sacs reposent à leurs pieds, ouverts pour permettre un accès rapide à ce qu’ils contiennent. Les regards s’échangent souvent, encore hantés par ce qu’ils ont vu. Chacun évite de parler trop fort, de peur d’attirer à nouveau ce qu’ils ont tout juste évité.
Le silence revenu leur paraît presque irréel après les hurlements, les coups et les râles. Rebecca garde les yeux fixés sur la porte, guettant la moindre ombre sous l’interstice. Kiley, agenouillée près du mur, nettoie nerveusement une lame qu’elle vient de trouver. Ethan tourne lentement un chargeur dans ses mains, le visage figé par la tension. Nathan, toujours en alerte, jette un regard de temps à autre vers le plafond, comme si un danger pouvait surgir de là aussi.
Puis, sans prévenir, le calme est brisé.
Une voix. Faible d’abord, presque noyée dans l’écho du bâtiment déserté. Une voix d’homme, affolée. Elle résonne faiblement dans les couloirs, portée par la réverbération métallique des lieux. C’est un cri de panique. Un appel à l’aide déchiré par la peur. Il se répète, plus pressant. Haché. Désespéré.
Quelqu’un, là-bas, est encore vivant.
Ou du moins… il l’est encore pour l’instant.