L'intervention du guide me fait comprendre que la menace du poing de la brute païenne ne s'est pas dissipée et que mes questions risquent encore de m'attirer son courroux. Soit, je décide de laisser filer, me promettant d'y revenir bientôt, et d'en avoir le cœur net.
L'air toujours intrigué, je marche avec Polkar vers l'avant, m'éloignant quelque peu du petit convoi. Avisant celui qui vient de me parler, je lui confie tout de même :
Ce n'est point tant curiosité, mon bon Polkar, qu'une enquête, en quelque sorte. Tu devrais te souvenir que l'Ordre de Saint Anselme, auquel j'appartiens, est voué à la guérison et à la libération des tourments de l'homme, parmi lesquels se rangent les manifestations des émissaires du Malin.
Je m'interrompt, jette un coup d’œil rapide sur Arthur et la dame Aube, sur le colosse irascible et sur les deux endormis, avant de revenir sur Polkar :
Arthur me dira tout ce qu'il y a à savoir. Mais, dis-moi, que faisais-tu donc avec la chevauchée de cette sainte compagnie ?