Après un bref instant de surprise, je me suis joint aux démonstrations de piété des religieux et des fidèles, accomplissant ma génuflexion à l'image de celle du Diacre Aransème. Mon esprit s'absorbe aussitôt dans la prière, en une méditation emplie de dévotion et de concentration, cependant que mes yeux observent discrètement la scène, le Diacre de la Vraie Lumière, le jeune homme inconnu désigné par l'élection divine, mon ami Arthur prosterné à côté de moi, et la Dame Aube, la seule qui soit restée debout dans la cour de l'abbaye.
Je me rend compte que notre guide, cet aimable Polkar, et la brute païenne qui semble escorter la Dame ont disparu, ce qui n'est peut-être pas un mal. Son âme frustre ne le sait pas encore, mais un jour prochain le Seigneur dessillera ses yeux, il verra, il comprendra et embrassera la Vraie Foi, la seule et unique religion des hommes. Mais pour le moment, autant que le barbare ne trouble point cet événement miraculeux.
Entendant la grue, je reste la tête basse, je regarde, et je prie.