Monsieur le directeur

[Rebecka de Barbier de la Serre(Kaochi)]

Je pense savoir de quelles crises tu parles Anton, et je préférerais en discuter en privé, avant de creuser plus loin.
Ma voix n'est pas aussi forte que je l'aurais aimé, pas aussi vive, mais c'est ainsi qu'elle est sortie. Ça ... n'aurait pas de sens de répéter les mêmes mots, plus vivement.

Qui me faisait boire cette potion ? Moi-même. J'opérais .. je pense, sous de mauvaises raisons. Mais j'étais alors d'accord. Qui me la fournissait ? Je ne me souviens pas. La camériste, probablement. Était-ce mêlé à mes crises ? Peut-être, d'une façon ou d'une autre.
Je ne sais pas ....

Anton, en comptant ces dix mois ... depuis combien d'années ai-je débarqué sur vos rivages ? Depuis combien de temps, une Rebecka vous a épousé ?

C'est eux qui m'y ont fait songé. Fait penser ... que je ne sais pas. Que je n'ai aucun souvenir du temps passé. Quelques mois ? Sûrement des années ... combien ...?

[moontaz]

Rebecka de Barbier de la Serre

Anton

L'Empereur te regarde avec compassion et ajoute d'une voix douce :
En comptant ces dix mois ? Presque cinq ans Rebecka. Nous nous sommes mariés en juin il y a presque trois ans maintenant. Cela faisait deux ans que tu étais arrivée. Tu as passé toute la première années à te familiariser avec le protocole  grâce aux cours que te donnait Ben...

Puis il se met à noter.

Quand à cette femme, on l'a cherche activement. Le port d'Acrine où le vaisseau de ton père arraisonne et vient se ravitailler est sous étroite surveillance... Je ne peux pas nier qu'elle avait de l'avance sur nous. Mais  si elle n'est pas déjà repartie, alors elle ne passera pas. Et maintenant que je peux redéployer mes hommes puisque vous êtes là. Je vais renforcer les barrages et les fouilles.   

"Ben"

Anton

De quoi je parle ? De ses crises de larmes qui arrivaient n'importe quand et qui ressemblaient à des crises d'hystérie incontrôlables. De ses paroles incohérentes quand elle lachait au beau milieu d'un dîner que j'avais empoissonné l'assemblée. Ou bien que son coiffeur avait tenté de la scalper...
Posant deux doigts sur son arcade, il réfléchit un moment...

Si vous parlez de la fois où vous êtes venu la soigner pour ses blessures au ventre...J'ignore toujours si c'est une crise ou une agression. Ce qui est sur, c'est que sur les vidéos, personne n'est entré dans ses appartements. Les gardes l'ont entendus crier, ils sont allés voir et paniqués sont venus me chercher. Entre temps on distingue Éric qui lui, a foncé dans vos appartements. Quand je suis arrivé, vous étiez tous deux à son chevet.  

Eric

Anton fixe alors Eric.

Anton

De mémoire, Rebecka m'avait accusé de l'avoir blessé... je n'ai pas fait une chose pareille, je puis vous l'assurer. Suite à cela, j'ai convoqué l'Ordre pour exiger la mise en place de caméras supplémentaires et exigé une enquête pour savoir si une personne était passé dans les contre murs, mais cela n'a rien donné... Comme on pouvait s'y attendre... Mais peut-être avez vous quelque chose à ajouter Éric ?

[Eric(Fañch)]

J'ai écouté ce qui fut échangé. Et j'ai été surpris d'apprendre la présence du portail ici, sous nos pieds, je ne l'ai pas caché. Pour le reste, je me contente d'essayer d'assimiler ce qui est dit sur Saphiste, sur Elpos, ou même sur Cathleen c'est tellement vaste et tellement incroyable qu'il me faudra un temps pour accepter et assimiler tout ce qui s'est dit, d'autant plus que je n'avais pas conscience ou connaissance de tout ceci, et que je ne me sens pas forcément légitime pour intervenir.
Mais l'Empereur m'invite à intervenir, et je ne peux m'y soustraire. Après tout, il reste mon souverain.

Je n'ai pas forcément grand chose à dire, Votre Altesse. Je n'ai jamais vu nulle marque de coup sur votre épouse, mais des crises de plus en plus fréquentes. Quand à la camériste...

J'écarte les bras en secouant la tête.

Elle ne me dit rien. Je ne pense même pas que je serais capable de la reconnaître. Après tout, je me devais de rester discret.

[moontaz]

Eric

Merci Éric, mais oubliez  le " votre Altesse" s'il vous plaît. Et pour la camériste, elle a tout fait pour être discrête elle aussi. Mais on a quand même réussi a voir un portrait d'elle...Je ne la lâcherai pas...

Il note quelques lignes sur un des feuillets devant lui avant de continuer:

"Ben"

Nous savons maintenant qu'il y a un complot de grande ampleur. J'ai des doutes mais pas de preuves ni de certitudes. Cependant, grâce à vous, j'avance, même si nous ne réglerons rien immédiatement. Peut être pourriez vous continuer votre histoire. Vous avez été enlevés, nous savons quand et où. Vous vous êtes réveillés sur Elpos, au secteur un. Mais.. si votre mémoire avait été effacée, pourquoi avoir voulu revenir ? Vous auriez du... embrasser une nouvelle vie et oublier celle ci. Que c'est-il passé ?

["Ben"(Rhajzad)]

J'ai complété mes notes et repris mon assurance, pendant que les échanges -et les blocages- se révélaient alentour. Mon regard va de Rebecka, à Eric, à Anton et fait sûrement plusieurs passes ; avec beaucoup de compassion, qui peut surprendre ceux qui n'ont pas vécu Elpos. Ces trois-là ont beaucoup de chemin à faire encore, et de choses à se dire... plutôt sans témoins.
Je comprends...
" La mémoire est un prisme déformant,
une entité qui peut conduire à des idées néfastes,
à l'envie de vengeance."Les secrets souvenirs, c'est encore pire...
Et certains resteront peut être cachés mais jamais suffisamment enfouis -je ne leur souhaite pas, ce genre de boulet est bien trop lourd à porter, et le poids augmente avec les années-.
C'est alors que la parole m'est donnée que je me rends compte que je n'ai plus été... là ; que je ne me suis occupé ni d'Opale, ni de Crysa, ni de Kaïros -bon, lui, il s'en remettra- et je me tourne alors vers eux, vers elles surtout, pour leur rendre mon visage, souriant même si c'est un peu tristement. Je les désigne avec un rire un peu forcé :
Le Secteur 1. C'est le domaine de notre hôtesse d'accueil.
Je parle de Crysa, qui nous a fait découvrir son village.

Pas de la machine omniprésente qui régit ce lieu et dont on n'a eu que les ordres à suivre.
Sortis de nulle part, comme cachés dans les murs eux-mêmes. Je donnerai nos conclusions, après.
La description d'abord... de ce que "La voix" nous a présenté comme "le paradis"

Un village fait de bric et de broc, avec une communauté fermière qui suit une vie simple.
Cerné de hautes murailles avec un chemin de ronde pour surveiller... on sait pas quoi.
Pour quelques dizaines de personnes, population qui se raréfie.
Et qui répète ses activités rituelles en autarcie, certaines pour subsister, d'autres par automatisme.
Sans savoir, sans contacts, sans connaissance... juste la fonction de se laisser vivre, et mourir.
Avec un climat constamment tempéré, pas de saison, pas d'astre dans le ciel.
Des alternances jour-nuit égales découpées en "sables" indiqués par la cloche du beffroi.

Quand nous sommes arrivés, pas d'écriture, pas de souvenirs, et une espèce de dictature du faux semblant pour faire comme si tout allait bien, alors que la vie est en train de disparaître.
Plus d'animaux sauvages, plus d'insectes, le bétail s'amenuise car il n'y a plus de naissances viables.
Et les traces d'une ancienne... population, avec un riche artisanat (de vêtements, de joyaux), des stocks de matière première, des thermes chauffés, montrant qu'ils ont été bien plus nombreux. Ce qu'on a du déduire par notre observation, vu l'absence d'archives, de livres, de savoir, de maintenance. Même pas de tradition orale.
Aujourd'hui ils ont perdu leurs clepsydres à sable, leur dernière soigneuse, leur unique joaillière.
Reste le forgeron incapable de faire des ciseaux, un meunier inapte à réparer sa meule, un représentant de l'autorité qui administre des potions d'effaçage de mémoire aux mères qui perdent leur enfant à la naissance... ou avant.
En bref.
Le secteur 1 n'a plus de contact avec le reste du monde.
Il est dirigé par une intelligence artificielle expérimentale.
Qui se fait obéir par des incompétents chef-à-la-place-du-chef.

Et inutile de préciser que même mémoire effacée, on s'en est aperçu tout de suite.
Non, Anton. Même en ayant tout oublié, personne ne saurait rester dans cette pâle copie d'un conte... manifestement maudit. Je l'ai su dès le premier jour.
Et on sentait, on savait, qu'on n'était pas à notre place, vous comprenez ?
C'est mon moindre défaut de ne pas être le plus flexible non plus, j'avoue... alors on peut demander aux autres ce qu'ils en pensaient ?
Je retrouve le contact visuel avec Crysa, soucieux de l'effet que va lui faire ce rappel, et m'en rapproche; faisant comme si j'avais quelque chose à sortir du sac... en fait oui, une diversion. <pense:>tiens ? ah non, vaut mieux pas le mouton ! Je sors le petit moulin pour l'installer devant Opale.

[Rebecka de Barbier de la Serre(Kaochi)]

Chaque nuit, des souvenirs revenaient à la surface.
Il n'était pas question pour nous de vivre dans un lieu mourant, empoisonné, qui périclitait. Elpos n'est plus un paradis. C'est une prison.

[moontaz]

"Ben"

Crysa a le poing serré, les lèvres pincées, et elle lutte, cela se voit, pour ne pas pleurer. Seule une de ses mains posée sur sa fille et qui caresse doucement la joue veloutée, semble dénuée de tension.
Une fois que tu as fini de parler, elle semble sur le point de préciser quelque chose, mais les mots de Rebecka l'en dissuade. Elle finit par baisser la tête vers sa petite fille trop sage, qui ayant fini son gâteau, suce tranquillement son pouce.
Celle -ci tend les mains pour attraper son jouet avec un air ravi, soufflant sur les pales du moulin pour les faire tourner.

Anton

<murmure:>Une..I.A expérimentale ! ..

L'empereur accuse le coup et vous le voyez tous. Stupéfait il ferme les yeux une fraction de seconde, secoue la tête puis se tourne vers le directeur.
Est ce que vous le saviez ? Est ce que les autres directeurs le savaient ?

Théodore

Le père de Cathleen semble un peu gêné lorsqu'il répond.
Sans avoir de certitude, oui, c'était plus que probable que le secteur un soit dirigé par une IA. Comme le reste d'Elpos...

Anton

Pardon ?!

Théodore

Andor le savait parfaitement, son fils le savait aussi... j'ai supposé que vous le saviez..Enfin que vous et vos ancêtres le savait.

Ce qui est sur pour vous c'est que votre empereur l'ignorai !
Il a à nouveau fermé les yeux et passe sa main sur son visage comme pour en chasser la fatigue.

Anton

Il n'y a rien dans les papiers de mon père, rien dans ceux de mon grand père... Et  ce qu'il y a dans les documents d'Elpos ce sont des relevés de temperatures, d'hydrométrie, de pollutions .. Rien qui n'indique que ce soit une de ces machines du diable aux commandes ! D'ailleurs même vous, les papiers que vous me transmettez ne sont que des colonnes de chiffres difficilement compréhensibles !...
<murmure:>Une IA et on a fermé les portes et les  voies d'accès...

Un long soupir glisse entre ses lèvres tandis qu'il murmure :

J'imagine que ça à mal tourné, cela n'a pu que mal tourner ! ...
 

Théodore

Vous savez très bien qu'il n'y avait pas le choix..

Anton

On aurai pu les déporter provisoirement, les mettre à l'abri le temps qu'ici ça se calme..Non ! NON ! On les  a parqué avec une....création dont on sait que jamais personne n'a réussi à les maîtriser. Mais qu'est ce qu'ils avaient en tête ?!
Et cette IA qui gère Elpos, elle fait quoi exactement ? De quoi elle s'occupe?

Théodore

Tout... Elle fait tout. Elle gère le cycle de l'eau, de l'air, le recyclage, la gravité, la luminosité, la pression atmosphérique, les compositions des sols...tout ce qui reproduit les conditions permettant la vie sur terre, ainsi que les contraintes liées à la structure spécifique  même d'Elpos. Puissance et réduction quantique, stabilisation des processus internes et stabilisation du noyau, annihilation de la masse...

Brusquement Théodore se coupe, comme s'il en avait trop dit et se racle la gorge.

Anton

Réduction quantique ? Annihilation ? La structure spécifique...

Anton se tourne alors vers vous:

Anton

Ça vous parle tout ça ?

[Cathleen(blackclaw)]

— Une IA complètement dégénérée qui provoque la perte d’Elpos, un pseudo paradis ayant depuis longtemps viré au cauchemar.
Un enfer à ciel ouvert. Elpos se meurt.
Trouver à manger est une gageure.
Les factions manquants de tout, se montent les unes contre les autres, les victimes sont innombrables.
Et, comme si cela ne suffisait pas, elle utilise ses « enfants » en faisant des expériences épouvantables sur eux.
Voilà le paradis qui a été « offert » à ces pauvres gens.

Après cette réplique, lancée d’une voix cinglante, je ferme les yeux, me concentrant pour faire ressurgir les souvenirs de notre arrivée à Elpos.
Au moins nous remémorer notre vie d’avant Elpos, ne nous a pas fait oublier ce que nous y avons vécu.
— En fait, avant notre arrivé dans le secteur 1, nous nous sommes réveillés dans une pièce dotée d’alcôves, desquelles nous nous sommes extirpés à notre réveil.
Nous n’avions rien auquel nous raccrocher. Nuls vêtements, si ce n’est un vague morceau de tissus dissimulant notre intimité, aucun objet ou bijoux.
Le simple fait de nous souvenir de nos prénoms, nous a demandé un effort très important.

— Une voix, que nous allions bien vite apprendre à redouter, haïr, a souhaité la bienvenue à ses enfants.
Il était temps pour nous de sortir de son ventre et de rejoindre nos frères et nos sœurs dans notre paradis.
Pendant qu’elle nous parlait, une des cloisons de la pièce a coulissée, révélant un passage.
Là nous attendaient les habitants du secteur 1 qui se sont mis en quatre pour nous accueillir.
Effectivement, nous avons senti presque tout de suite que quelque chose clochait et nous nous sommes méfiés.
Pour autant, nous y avons été accueillis comme jamais ailleurs à Elpos.
Les habitants du secteur 1 ne se rendaient pas compte que leur vie était totalement contrôlée. Ils étaient heureux à leur façon et ils nous l’ont fait ressentir.
Ils auraient pu facilement nous nuire, puisque notre sommeil était si profond que nous avions toujours du mal à en sortir.
Peut-être un moyen trouvé par notre cerveau, pour nous protéger d’Elpos et de la Voix Mère et nous permettre de reconstruire nos souvenirs au fil de nos rêves.

— Nous avons très rapidement pris la décision de partir.
Crysa était enceinte jusqu’aux yeux et nous avons accéléré notre départ, en comprenant que si elle accouchait dans le secteur 1, elle perdrait son enfant sans même pouvoir le pleurer.
Préparant des besaces lourdement chargées, en matériel, nourriture et pierres précieuses, nous avons fui.
Je vous passe les détails de notre voyage, sachez seulement qu’Opale est née sur le chemin de notre odyssée dans des conditions précaires.
Quand nous sommes arrivés au bout de notre voyage, nous avons réalisé que Voix Mère avait guidé des gens du village à notre poursuite.
Elle s’est littéralement mise à redessiner le paysage, enlevant tout ce qui pouvait gêner leur progression vers nous, effaçant arbres, rocher d’un simple claquement de doigt.
Arrivés dans le col qui était notre objectif, il n’y avait plus rien devant nous. Strictement rien, si ce n’était le vide.
Pensant qu’il s’agissait d’une illusion, convaincu que se faire rattraper par nos poursuivants nous conduirait à notre perte, nous avons tenté le tout pour le tout.
Un saut de la foi…
Pour nous retrouver projeter en plein désert sans plus aucune trace de la montagne que nous avions passé autant de temps à gravir.
Voilà comment nous avons quitté le secteur 1 pour nous retrouver projeter en plein Elpos. A la veille de perdre la personne qui nous avait guidé,
la seule du secteur 1 à avoir compris que ce dernier n’était qu’un miroir aux alouettes.

Tout occupés que nous étions à fuir toujours plus avant, cela faisait un moment que je n’avais pas pensé à Louison.
Et ce n’est pas sans émotion que le visage de la jolie rouquine jaillit de ma mémoire.

[moontaz]

Anton

<murmure:>Des Expérimentations sur les enfants... La plume d'Anton tremble légèrement tandis qu'il note les informations contenues dans le discours de Cath.

Plus vous parlez, plus j'ai l'impression de m'enfoncer dans les cercles de l'enfer de Dante...

kairos

C'est quoi  ?

Anton

 Un livre.. interdit.. mais je suppose que Théodore en a un exemplaire, sinon je vous prêterai le mien. L'auteur dit que le diable a chuté du ciel sur terre et creusé une sorte d'entonnoir jusqu'au centre de la terre. Il y a neuf niveaux  et plus on descend, plus on se rapproche de l'enfer absolu...

kairos

Ouais merci ! Tant que cela se lit .. moi ça me va.fait l'ado avant de tourner la tête pour tenter de lire les titres des ouvrages rangés sur les étagères de bois. Occupation qui l'a tenue silencieux jusqu'à présent.

L'empereur ne cesse de répondre à Kaïros que pour fixer Opale qui joue tranquillement avec son moulin.

Anton

Votre fille en a été victime ?

Crysa

Oui...Mais elle a survécu même si... Opale est contaminé par des particules... Heuu.. pas comme celle de Cath, ou du directeur.. des particules qui modifient ce qu'elle est .. je suis désolée, je ne suis pas versée dans toutes ces choses, Ben pourra mieux vous expliquer que moi...

Après avoir jeté un regard désolé sur la petite fille et sur sa mère, c'est sur toi, Ben,  qu'Anton fixe ses prunelles vertes.

[Ce message contient une section privée que vous ne pouvez voir]

[Cathleen(blackclaw)]

Voyant comment Anton réagit face à ce que nous annonçons, je réalise par quelle affres il a du passer par obligation.
Ce qui remet pas mal de choses en perspective.

De tout cela, je n'en fait point part à l'auditoire en présence, me réservant pour un cadre plus intime.
D'une voix douce, teintée de compassion.
— Tes sentiments t’honorent, cependant, nous n’en sommes encore qu’au début de nos pérégrinations à travers Elpos.
Vous être encore loin d’être au bout de vos surprises, je le crains… mais peut-être que quelqu’un souhaite prendre le relais ?
Je ne voudrais pas donner l’impression de monopoliser la conversation.

["Ben"(Rhajzad)]

Je me redresse, laissant la petite faire tourner les ailettes de son moulin avec une innocence sincère.
Et j'en profite pour m'interposer devant les iris verts comme pour en protéger Crysa, avec un ton tranchant:

Nous venons de traverser un monde en perdition, cinq fois plus grand que la Terre. Je ne suis pas arrivé jusque là, pour réactiver nos épreuves, nos blessures et nos pertes… aussi inutiles que nombreuses, et douloureuses, aujourd’hui encore.
Il y eut bien des obstacles, des crises, des difficultés.  La seule chose que je pense qu’on puisse revendiquer avec fierté, nous… nous tous… c’est d’avoir sauvé Opale. Et je ne voudrais pas que la petite miraculée s’imprègne- aujourd’hui- de  certaines révélations, possiblement délétères, comme elles le sont pour sa mère, en cet instant. Qu’elle veuille bien me… nous pardonner.

Alors NON !!! Ce n'est pas le moment de "raconter" notre odyssée.
D'abord parce que Rebecka et Cathleen ont à parler en privé, avec vous, avant tout.
Ensuite parce que vous venez de nous apprendre que l'Ordre va connaître son Fléau, à son tour ! Ça manquait ! Eh bien, quand je vois les dégâts ce que ça vous a fait, je ne vais pas discutailler de psychoparalysants, dispositifs holographiques et champs bio-répulsifs qui ont isolé le secteur 1 et son IA expérimentale... du reste d'Elpos et son AUTRE IA, géôlière devenue Tueuse, par la malédiction de votre propre Fléau (j'ai un index accusateur vers Théodore) Assalam, qui l'a libérée en lui abandonnant un milliard d'humains. Cette coléreuse cinglée est responsable de la désertification de ce monde, et de sa contamination infanticide à court terme... entre autres abominations.
Je ne vais plus m'étonner de ces cachoteries invraisemblables -n'êtes-vous pas amis, vous deux ?- qui ne servent qu'à masquer les coupables, sans chercher à réparer leurs erreurs.
Et je me fiche complètement de vos affaires d’Empire, de Cour, de factions, et de révéler -ou pas- vos secrets imbéciles qui ont mené à notre situation, catastrophique, d’aujourd’hui. 
NOUS, nous avons appris beaucoup à travers nos épreuves, là-bas; mais sachez que cela ne présage rien de bon pour l’Empire. Je suis conscient qu’il manque encore bien des éléments… mais la plus grande partie reste invraisemblablement non révélés, alors qu’ils sont ici, en tout cas sur Ce monde.
Et indépendamment de réduction quantique, stabilisation du noyau, annihilation de la masse, tech-diagnostiqueur holographique, quarkoparticules, machines volantes et autres.... technologies interdites, mais venues d'ici !

Mais j’ai trop de déception, et de ressentiment pour en parler maintenant. L’urgence n’étant pas là, après ces millénaires de gabegie…
J'ai un geste -sans patience- de la main pour renvoyer tout le monde à leur "discussion"
Isolez-vous, ou pas ; et libérez-vous de vos secrets -ou pas-.
Qu'on puisse avancer, enfin. Avant que nos Némésis ne réussissent.
Je ne sais pas ce qui vous retient… sans doute les habitudes du Pouvoir, parfaitement inadaptées en cette situation, et vous laisse régler ça.
Quand vous aurez avancé d'une %!/#!°/§!#<injure étouffée> case...
on reprendra là où il faut :
Primo AU PLUS VITE empêcher la catastrophique nomination du Grand inquisiteur -Créon- et
 Deuzio trouver la faction inconnue de l'Ombre "officielle" qui ne se contente pas de contre-murs.
Puis ENFIN les mystérieux Concepteurs.
Sans moi si c'est votre choix; de toute façon j’en ai ASSEZ ! d’essayer... d’éclairer ceux qui ne veulent pas voir et faire progresser ceux qui ne veulent pas bouger.
Je vais vous laisser, afin de prendre soin(s) de ceux qui le nécessitent… pour faire du BIEN. À moi aussi. Et commencerai par refaire les pansements des blessé(e)s qui en ont… besoin. Tournant le dos à l'Empereur -et au Directeur- de manière absolument pas protocolaire, je commence à reprendre en main nos sacs, pour sourire (de manière un peu forcée) à Crysa, Opale, Kaïros...

[Rebecka de Barbier de la Serre(Kaochi)]

J'allais approuver Ben, j'ai commencé à chercher mes mots pour le dire, et en réfléchissant ... je me suis rendu compte que non. Il a raison, mais il est pressé. Je comprends pourquoi. Mais l'urgence peut attendre une heure, une journée. Nous n'en n'avons pas pour longtemps, de toute façon.

Alors doucement, je le contredis.

Je ne sais pas. Je ne pense pas que prendre dix ou vingt minutes de plus pour discuter d'Elpos, et permettre à Theodore et Anton de comprendre la situation là-bas, soit dommageable. Oui, il y a des actions à mener ici. Il y a des problèmes à affronter, l'Ordre en fait partie.

Ça ne signifie pas qu'il faut oublier Elpos pendant ce temps. Et si on n'en parle pas maintenant, alors quand ?

Il y a deux choses à savoir, en plus de ce qui a été dit.

L'ia a commencé à dérailler à cause d'expérimentations et d'un mandat contradictoire de préserver la vie. Toutes les vies, celles des plantes, des animaux, jusqu'à considérer qu'aucune vie ne vaut la peine d'être préserver, sauf la sienne.
Elpos cherche à se créer un corps immortel. L'IA cherche à fuir son monde, pour venir dans le notre, mais elle ne veut pas connaître notre mortalité.

Une de ses tentatives consiste à empoisonner les enfants, pour créer un être d'électronique et d'organique, qu'elle puisse habiter. Nous avons rencontrés quelques malheureux rescapés de ses ... expérimentations. La machine les gangrène jusqu'à les tuer.

Tôt ou tard, si personne ne l'arrête, elle parviendra à s'échapper. Et ensuite ? Que fera t-elle ....

[moontaz]

Cathleen

Anton

La culpabilité n'a rien...

Devant la sortie de Ben, Anton s'interrompt pour le laisser parler. Attendant patiemment qu'il ai fini. 
Au fur et à mesure que Ben se lâche, vous voyez l'empereur disparaître derrière le masque d'indifférence qu'il montre souvent à la cour. Vous comprenez à présent que c'est son moyen de défense pour éviter de réagir trop impulsivement.
D'ailleurs, il n'a toujours pas ouvert la bouche alors que Rebecka exprime une opinion différente.
C'est seulement une fois qu'elle a fini parler qu'il prend à  nouveau la parole.

Anton

Je disais qu'il n'y a rien d'honorant à se sentir coupable d'être passé à coté d'un problème de cette taille Cath. Mais je ferais de mon mieux pour tenter de le résoudre.

Rebecka de Barbier de la Serre

Merci. C'est également mon avis.

"Ben"

Puis, il s'autorise un soupir avant de continuer tout en te fixant :

Déjà, je n'éprouve aucun plaisir à vous faire revivre des traumatismes. Aucun. Mais il difficile pour moi de savoir ou de deviner à partir de rien, ce que vous avez vécu.

Ensuite.. vous trouvez peut être cela inutile mais moi, cela m'en a déjà appris beaucoup.
Sur Elpos, dont j'ignorai tout. Mais aussi sur ce complot, qui me concerne autant, voir  plus que vous, puisqu'il vise l'Empire. Je soupçonnais l'Ombre d'être derrière tout cela. Je sais maintenant que s'il peut y avoir trempé, ce n'est pas le donneur d'ordre. Si l'Ombre avait diligenté celui ci, vous seriez mort. Ils ont des assassins émérites, même si celui que vous avez croisé  était mauvais.
L'Ombre avait le temps de vous supprimer purement et simplement.
Hors, on vous a expédié à Elpos.. qui pour certains était une prison, pour d'autre un paradis... mais en aucun cas l'enfer que vous décrivez.
Peut être.. et cela reste une hypothèse, peut être qu'on vous a envoyé la bas dans le but de vous protéger.. ce n'est pas à exclure. Pas totalement en tout cas.
Le complot donc : ce ne sont pas les grandes familles de la cour, ni l'Ordre, ni l'Ombre, ni le directeur, encore moins les loups. Alors il reste qui ...? L'ambassadeur ou quelqu'un de l'autre coté de la dorsale. Mais pour avancer plus, il me faut la mémoire de Rebecka. Mémoire encore défaillante...

Il jette à la jeune femme un regard où pointe de la tristesse.

Il lui faudra du temps... d'autant que je pense qu'elle a été droguée depuis son arrivée dans l'Empire. Si c'est l'ambassadeur ,nous le verrons à votre retour à la cour. Ce dossier est donc pour le moment en attente.

Rajoutons le soucis Créon ....Et là, c'est à vous Ben d'agir, vous savez que je ne peux rien faire. Je n'ai aucun poids dans l'Ordre. Vous êtes en vie, donc vous pouvez briguer le titre de Grand Maître et passer le reste de votre vie à l'intérieur de la citadelle pour modeler l'Ordre afin qu'il redevienne un modèle d'humanisme.  Ou alors éventuellement briguer le poste d'archiviste qui vous ouvrira les portes d'un monde pour le moment défendu qui nous permettra peut être de découvrir comment , où et par qui a été crée Elpos. Et bien plus encore.
Ou enfin rester maître du protocole et continuer a voter les décrets  que je rédige pour assouplir ce collier de fer qui nous enserre.

Puis il se lève, et va poser ses notes sur la table déjà bien encombrée.

Mais puisque vous proposez une pause, prenons là. Théodore vos invités pourraient en profiter pour découvrir leurs chambres et se rafraîchir avant le dîner... cela vous laisserai du temps avec votre fille également. Quand à moi, je vais aller faire un tour dans les jardins pour me calmer les nerfs. J'ai toujours un peu de mal à garder mon calme quand on m'accuse de ne rien vouloir changer alors que je passe dix-heures par jour à travailler à rendre l'Empire plus juste.

Rebecka de Barbier de la Serre

Rebecka ? Voulez vous m'accompagner ? 

[Rebecka de Barbier de la Serre(Kaochi)]

Nous y voilà. Le tête-à-tête tant attendu, tant craint, finalement.
J'inspire, puis me lève d'un coup. Plus vite, sans doute, que je n'aurais dû. Trop spontané, trop tendu.
Trop naturel ? Et alors, le naturel est une bonne chose. Zut au calme et aux apparences. J'en aurais bien assez vite soupé une fois à la cour impériale.

Je rejoins Anton, sans précipitation non plus. Pas à cause des apparences. Non, à cause d'Eric. Je ne veux pas le blesser, je ne veux pas lui faire croire que je me jette dans les bras de l'Empereur. Parce que ça serait faux.

Je vous accompagne, Anton.

[moontaz]

Rebecka de Barbier de la Serre

D'un petit signe de tête Anton te remercie. alors que vous vous apprêtez à sortir de la pièce, il tire sur le cordon appelant le majordome que vous croisez dans les couloirs.

"Ben",Cathleen,Eric

 Quelques instants après le départ de l'Empereur et de sa femme,  le majordome entre dans la pièce.

Majordome

Monsieur désire ?

Théodore

Veuillez conduire nos invités à leurs chambres respectives. Veuillez aussi à leur fournir des vêtements ...propres.

"Ben",Eric

Vous voila  poliment invités à quitter les lieux. Que faites vous ?

["Ben"(Rhajzad)]

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Voilà.
C'était trop.
Fallait que ça sorte... même si je m'auto-morigène.
Sans rien ajouter.
Ma colère n'était pas contre Anton... j'ai déjà bien assez d'ennemis.
Et quand je vois le Directeur dans son fauteuil... je me rends compte que la cible est bien trop facile.
Pause ?
Oui. Elle sera bienvenue.
Je ferai mieux de recentrer mon énergie contre plus terrible opposant... opposants, apparemment, par traîtresses alliances contre-nature (l'Ordre & l'Ombre !) ou manipulations mystérieuses (d'Outre-dorsale ?)... plus tard.
Occupons-nous de l'important. Maintenant.
Un sourire pour Opale, un murmure contrit en me rapprochant de Crysa <murmure:>"pardonne-moi... je... je t'expliquerai..." et une invite toute naturelle à Kaïros :
Choisis-toi donc un ou deux bouquins, mon jeune ami...
Laissant aux altesses leur privilège de bouger les premières, avant de prendre congé à mon tour en remerciant notre hôte de son hospitalité. Poliment. Tout de même.
Avec un regard un peu désolé, pour Cathleen.
Ma tension n'est plus extériorisée. J'ai retrouvé comment faire ça.
Tant mieux. Je n'ai sûrement pas fini d'en avoir besoin.
En passant, je signale à Eric que je vais m'occuper de Crysa, en priorité...
Je suis sûr qu'il comprend.

[moontaz]

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"Ben"

Crysa

La jeune femme stupéfaite te souffle : <murmure:>j'espère bien ! Qu'est ce qui te prend ? Avant de ramasser ses affaires  et de prendre congé, non sans elle aussi, remercier le directeur.

Kaïros lui semble hésiter devant l"étagère monumentale et c'est la canne du directeur qui pointera deux ouvrages :

Théodore

L'Iliade et l'Odyssée .. vous devriez commencer par ceux là ! Vous verrez c'est très instructif et cela vous parlera .. enfin j'imagine.

Après avoir remercié, Kaïros, ces deux ouvrages précieusement serrés contre lui, se range sagement à votre suite.

"Ben",Eric

 Vous suivez donc le majordome qui prend l'imposant escalier  puis tourne à droite au premier étage, prend un long couloir avant d'ouvrir des portes :

Majordome

 Vos chambres. Madame, Messieurs.

Spoiler

Chambre d'invité :

Les chambres sont dignes des plus grandes et belles maisons nobles . Immenses, spacieuses, richement décorées et offrant le confort le plus pointu : coiffeuse, armoire, petit salon. Bien sur, elles ouvrent chacune sur une salle d'eau des plus agréable et pourvue de tout le nécessaire.

Majordome

Nous vous porterons des vêtements dignes de votre qualité dans quelques instants. Si vous avez besoin de quoi que ce soit.
Je vous ferais prévenir dès que le souper sera servi.

Kaïros disparait dans l'une d'elle sur un " cool !Trop bien" A n'en pas douter il va plonger dans ses livres et ne pas en sortir.

Crysa, elle a pénétré dans la pièce qu'on lui a affecté .

Crysa

<murmure:>C'est...

Elle semble ne pas savoir où poser les yeux.

J'ignorai qu'il pouvait y avoir des ..richesses pareilles... autant... dans une seule pièce. Elle semble empruntée, mal à l'aise, contrairement à Opale qui découvre les motifs floraux du tapis avec  ravissement.

Rhazjad la suite ici:ici
Fanch la suite ici : ici
Blackclaw la suite : ici
Kaochi la  suite : ici

[Cathleen(blackclaw)]

J'ai regardé tout le monde sans réagir, un peu éberluée par la réaction de Ben.
J'aurai pu réagir violemment je le sais, et inutilement, je le sais aussi.

Je regarde Ben sortir, espérant qu'il saura trouver les mots pour rassurer une Crysa complètement démontée par tout ce qui vient de se passer.

Je regarde brièvement Anton et Rebecka sortir, avant de détourner le regard, le cœur gros.
Je ne pense pas que ses sentiments à l'encontre de son époux ait changé, et pourtant cela m'affecte quand même.

[moontaz]

 @Rhajzad @blackclaw @Fañch @Kaochi  On reprend donc ici.

Le repas ne va pas tarder à être servi, et  vous vous retrouvez dans le petit salon attenant la salle à manger avant de passer à table. Des jus de fruits, des alcools légers ainsi que des petites bouchées sont disposés sur les tables basses et permettent d'attendre confortablement .
 Le directeur est en grande conversation avec Kaïros que vous avez du mal à reconnaître. Propre, habillé comme un jeune noble, ses traits fins et sa beauté ressorte et son enthousiasme fait rosir ses joues.
Il semble tempérer son caractère bouillonnant pour profiter pleinement des éclaircissements que lui procure le directeur. Le sujet semblant être les lectures du jeune homme.
Pas de traces d'Anton ni d'Opale et pourtant la nuit commence à tomber.
Les luminaires ressemblant à des lampes à huiles ou des bougies éclairent la pièce, bien que la lumière qu'elles diffusent soient trop importante pour qu'elles soient d'antiques vestiges mais plutôt des copies fidèles au protocole.

[Eric(Fañch)]

Je suis de retour rasé de près et bien coiffé, et la personne qui m'a aidé pour cela m'a aussi bandé ma blessure, permettant à Ben de se préparer aussi. Après mon aventure de l'après-midi, j'ai revêtu une tenue noire avec un col montant, une chemise propre, des bottes soigneusement cirées. Avec mon épée pendant à ma hanche et la ceinture autour de la taille, il ne me manquait plus que la pelisse sur les épaules et les gants pour passer pour un noble ou un officier impérial.
Je suis surpris par la transformation de Kaïros, très élégant et semblant totalement à sa place, épanoui. Cela fait plaisir à voir et je reste à le regarder parler avec le directeur en souriant. Sans doute que l'Empereur et Opale arriveront plus tard, après nous.

[Rebecka de Barbier de la Serre(Kaochi)]

Je redescends, changée, coiffée, et même un peu décrassée. Je le fais sans grand enthousiasme, mais l'heure est avancée et le dîner est servi. J'ai eu moins de temps que je ne pensais, perdue entre moi et mes pensées. Les domestiques du père de Cathleen sont arrivées trop vite, mais même deux heures, même deux jours plus tard, auraient été trop vite.

La tenue n'est pas à ma taille, c'est une tenue de Cathleen qu'elles ont ajusté. J'en sens les épingles, je sais que je suis trop petite et plus ronde, et ce n'est pas grave, mais même s'il s'était agi d'une de mes robes, je ne crois pas que je me serais sentie mieux. Je ne me sens pas à ma place, je ne crois pas que j'aurais pu me sentir à ma place, ce n'est juste pas ...
Je n'aime pas ces robes, je n'aime pas cet endroit, je n'aime pas être là.

Mais je n'ai pas le choix. Et je ne l'aurais pas pour les temps prochains, et peut-être pour l'instant. Alors comme mauvaise fortune, faisons semblant. Un sourire, en entrant dans la salle. D'autant plus sincère en découvrant la transformation de certains de mes compagnons. Je ne suis pas la seule à paraître déguisée, ce soir. On s'y habituera. Ou plutôt, nous nous y habituerons.

Bonsoir à tous.

["Ben"(Rhajzad)]

Je n'ai pas fait d'autre effort pour ma mise, simple au plus près du corps -plutôt sombre et surtout pas verte- indéniablement de qualité, une ceinture me permettant de porter aumônière avec piécettes, couteau (et aussi l'étui-à-l'aiguille-assassine -qu'il est hors de question que je laisse traîner-) en ma tenue stricte sans fioritures mais non dénuée d'une certaine amplitude, le gabarit du directeur étant plus large que le mien, sec et nerveux après ces mois de marche en montagne. Ce qui est le plus notable est le rafraîchissement de ma coiffure (que j'ai bien raccourcie, grâce aux ciseaux et rasoirs de qualité) et, malgré mon visage anguleux aux angles plus âpres, un regard moins... tendu de mes yeux d'acier. Plus vif. Plus humain. Au sourire plus doux, probablement, aussi.
J'ai en main un joli calepin (dans lequel s'insère une fausse plume parfaitement protocolaire) où j'ai déjà griffonné quelques pages, avec le plaisir d'user d'un matériel haut de gamme.
Je salue les présents, aimablement et discrètement, notant la transformation de Kaïros, mais à la recherche de Crysa, et d'Opale. Dont l'absence me fera aussitôt quêter le majordome (où la gouvernante) pour demander si la petite demoiselle est bien rentrée...

[Cathleen(blackclaw)]

Nous entrons Crysa et moi, dans la pièce.
J'insiste pour que cette dernière s'avance la première.

— Bonsoir,
Je reste debout près de Crysa, bras dessus, bras dessous, lui laissant le temps de trouver ses marques.
Portant toute deux des chignons soigneusement elaborés, un maquillage discret, loin des canons de la cour, nous différons par nos robes.
L'une comme l'autre ne sont pas sophistiquées, celle de Crysa apparaîtra légèrement datée pour qui dispose de quelques compétences en matière de mode.
Nos silhouettes corsetées mettant d'autant plus en valeur nos formes, en dépit de la minceur de nos corps soumis à rude épreuve.

un rapide tour d'horizon, me permet d'apprécier les changements opérés chez chacun. Notable en particulier pour Kairos, métamorphosé.
Signe de tête en direction de Ben et Eric, sourire amicale en direction de Rebecka, que je remarque empruntée.
Me doutant des raisons, je suis moi-même toujours un peu gênée, Je me promet in petto, une petite discussion avec elle.

Je remarque alors, un brin surprise, l'absence d'Anton et d'Opale.
Je délaisse Chrysa, le temps d'aller tirer sur le cordon habilement dissimulé, pour appeler notre majordome.

[moontaz]

Crysa

Bonsoir...

Mal à l'aise la jeune femme s'avance pour s'installer et se retrouve bien incapable de le faire, tant la crinoline,  pourtant bien moins volumineuse que celles en vogue à la cour la gène... Presque paniquée, elle tourne la tête vers Cathleen, qui est occupée ailleurs et vers Rebecka. Elle réalise alors comment relever cette dernière et tente de s'asseoir non sans s'adresser à cette dernière.

Tu sais Rebecka, tu as l'air aussi mal à l'aise que moi, mais toi, tu es l'impératrice.. si tu lançais une nouvelle manière de te vêtir sans tout ce...sans toutes ces choses étranges, je suis sure que la cour n'aurai pas d'autres choix que de suivre ! A moins que ce soit le protocole qui impose cela ? Ajoute-t-elle en se tournant vers Ben.[1]

1.

Alors le protocole dit : tenue décente, corps non visible et couverts ( d'où le pb du pantalon dans certaines villes, pas de seins, ventre ou dos nus. Mais rien n'empêche de supprimer les crinolines ou les corsets. C'est juste qu'à l'époque d'Andor certaines femmes y ont vu un échappatoire à la misère, un moyen d'affirmer son rang social ou un fantasme permis. Depuis cela n'a que peu changé.

Cathleen

Il ne faut que quelques instants pour que le majordome apparaisse. Il t'informe que Monsieur Anton est parti en ville avec la petite  demoiselle, et qu'ils ne devraient plus tarder.

Théodore

Même si cela peut vous sembler futile Dame Rebecka, la personne qui fait lance la mode à la cour,  est un centre du pouvoir. Et je ne saurai que vous conseiller d'en récupérer. Visiblement on veut vous affaiblir...pour me pas dire plus. C'est un moyen comme un autre de montrer que vous êtes là et bien là !

[Cathleen(blackclaw)]

<pense:>"Il y a des choses qui ne changent pas, toujours aussi efficace..."
Songé-je en voyant notre digne majordome, arriver promptement.

— Merci!, dis-je tout en jetant rapidement un coup d'oeil en direction de Crysa.
La voyant occupée,
<murmure:>— Rassurez-moi, il ne serait pas venu à Anton, l'idée farfelue de partir seul avec Opale?