Je souffle comme une forge en plein hiver. Je suis peut-être trop vieux pour ces conneries. Ou alors … j’ai oublié de lâcher la sangle qui me comprime le thorax. Ouai, je lâche la sangle et … ça va beaucoup mieux.

Je suis donc sur ce fameux Chemin du pied de la falaise.[1]

Allez, mon nain, une pente ridicule, tu ne vas pas te laisser ralentir par ça…

Je prends de l’élan, j’appuie mon pied droit une grosse pierre, une borne usée par le vent et les mousses. Elle grince sous mon poids.

Tiens bon, vieille caillasse, sinon je te sculpte en tétine pour bébé nain !

Je pousse, je grimpe, mes bottes raclent la terre, et je me hisse tant bien que mal.
Enfin ! Mes pieds foulent de l’herbe. Douce, verte… et glissante.
Chhhrrr !
Je manque de m’étaler, barbe la première.

Par Gorum, même l’herbe me déteste !

Mais j’ai une solide hache. Je la serre comme si elle pouvait me tirer vers le haut.
Puis, comme la béquille d’un vieux mineur, je la plante dans le sol, elle heurte une pierre et je m’en sers pour me propulser.

Allez, vieille amie, tu ne sers pas qu’à fendre des crânes. Voilà, c’est bien, on vient d’inventer le labourage du barbare.

Je saute … vers l’avant … pour aller encore plus vite.

J’suis là et y des géants … et j’dois les empêcher de détruire la ville … ouai, y qu’moi qui a le droit de détruire la ville.

Puis, soudain, des pierres se dressent autour de moi. Des stèles, des petits mausolées, des bouts de bois en T et des plaques en laiton. Le cimetière. Je l’avais oublié celui-là.
Ici, le silence est lourd, mais moi je ne peux m’empêcher de souffler :

Ah, enfin un endroit où personne ne se plaindra si je casse tout … sauf p’t’être le gardien.  J’sais pas si y a un gardien ?

Je cours entres les tombes, hache toujours en main, prêt à affronter… eh bien, tout ce que Pointesable voudra mettre en travers de mon chemin.

1.	Action de course : Vitesse x4 : 9m x4 = 36m, donc 3 cases sur la battlemap vers Z19