AuteurSujet: Acte II Chapitre II : Antique rituel (Lu 2443 fois)

Guilhem Chandrael Milistoir · « **le:** **Hier** à 12:00:27 »

Bienheureux de ne pas me frotter aux serviteurs, qui ont l'air plus épineux que les criards, j'avance en tentant de voir ce que je ne peux pas voir.

Quand je me passe la main sur la gorge, je dois bien avouer que la curiosité est à son comble. J'ai vécu avec ça trois décennies sans me poser plus de questions que : pourquoi ça plutôt qu'un pied bot ? Ma foi, je suis verni. Et là, d'un seul coup d'un seul, ça devient quelque chose de bien plus réel qu'un simple grain de beauté.

J'ai clairement l'air de chercher quelque chose maintenant, ou quelqu'un. Je ne peux pas passer à côté de ça, n'est-ce pas ? C'est sans doute ma seule chance de savoir réellement de quoi il retourne.
Et pourquoi tout vouloir voir, avoir, ou savoir ? me tance toujours Mère Antioche, la supérieure de l'ordre d'Elpida, à Baie-Gelée.
Et bien je ne sais pas ! Ça me brûle les pensées, comme à d'autres l'or brûle les doigts.

Je me mets à fredonner, tout bas, très bas, trop peut-être même pour être audible. Une mélodie écrite par mon père, mais des paroles de moi, qui sortent sans se heurter, lentement.

C’est une spirale sur ma peau,
Une braise qui jamais ne s’éteint.
Lorsque la forêt murmure tout haut,
Un autre cœur répond peut-être au mien.

Le vent s’attarde autour de mes pas,
Il tourne et danse comme un destin.
Si une fée observe en silence ici-bas,
Elle garde mon nom au creux de ses mains.

Ô toi qui veilles dans les ombres et le froid,
Dame de lune aux songes anciens,
Si tu me cherches, je te vois,
Je suis là, marche avec moi sur le chemin.

Ton souffle glisse au bord des ravins,
Il effleure mon cou comme un choix.
Si tu m’appelles au-delà du matin,
Je suivrai ton ombre, je n’aurai pas froid.

C’est un fil d’or sous ma gorge au matin,
Une étoile née d’un souffle discret.
Si ton regard m’a choisi, fée des jardins,
Montre-moi la voie, murmure-la en secret.

Les branches vibrent comme un souhait,
Un chant ancien me revient soudain.
Si tu as guidé mes pas en secret,
Alors révèle-moi ton dessein.

Et je cherche des yeux, quelque chose, ou quelqu'un.[1]

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Guilhem Chandrael Milistoir
(Astérion)

Re : Acte II Chapitre II : Antique rituel

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