Message #1174883

[Guilhem Chandrael Milistoir (Astérion)]

Le voyage a été plus long que prévu et je me suis laissé entraîné par mon optimisme. Je n'imaginais pas que Kerak...Kerstustat...Kerestutak était si loin de la frontière. J'ai commencé le voyage à pieds, laissant Jivvin aux filles, à la maison, mais j'ai vite opté pour le fleuve finalement. Sinon Tukel sait que je serais arrivé pendant l'été. C'est la fin de l'hiver, mais il fait quand même bien plus frisquet qu'à Baie Gelée. Le climat est plus continental ici.

L'Hubertbirtok, ça te changera ! Voilà ce que m'avait dit Nedryna quand elle m'avait appris que je devais rejoindre Antoine. Ça et : Antoine ? Antoine Courmier ? Il te demande toi ? Elle parlait toute seule ou presque. C'est Eugénie qui avait pouffé en commentant tout bas : Sûr que ce n'est pas très crédible. Vile remarque que j'avais balayé d'une main me rappelant avec chaleur, envie et nostalgie une (et une seule) conversation que j'avais eu peu ou prou à cœur ouvert avec Antoine. Et bien, il faut savoir répondre présent à ceux avec qui l'ont a partagé des aventures et des mésaventures. Il n'y a qu'à mon épouse que j'avais avoué que notre ami commun avait sans doute retrouvé la piste de Hubert, je n'avais pas voulu inquiéter les triplées. Mais crapahuter dans l'Angélus pour défaire un complot impérial était-ce vraiment moins dangereux ? Juste le temps de prévenir Félicien et d'essayer de transmettre un message à Denys, et j'étais sur la route.

[...]

Je ne suis pas arrivé le premier au rendez-vous, mais pas le dernier non plus. En entrant dans la capitainerie, je n'ai pas de suite retiré ma capuche. Ce n'est qu'après une interrogation sèche d'un garde (et après avoir nettoyé mes chaussures sur le gratte-botte en prenant mon temps) que je me suis découvert.

Il ne fait pas bien chaud chez vous, même quand le printemps frappe à la porte !

Les cheveux blonds tirant toujours autant sur le roux, les yeux toujours aussi orange en regard de ceux, plutôt dorés, des autres, je n'ai pas beaucoup changé. On remarque plus les quelques paillettes à la base de mon cou, mais ce doit sûrement être mon col de chemise. Les tâches de naissance ne s'étalent que peu n'est-ce pas ? J'ai le visage sans doute plus marqué de sérieux quand je ne souris pas mais j'ai perdu cet air mélancolique que j'avais parfois. Si je suis maintenant perdu dans mes pensées, elles sont plus bonnes que mauvaises.

J'ai toujours une cape vert sombre retenue par une broche de manufacture naine. Ce n'est pas la même pèlerine qu'avant pouvez-vous remarquer, si tant est que vous soyez penchés sur les vêtements. Celle-ci a l'air à la fois plus chaude, plus souple, mieux taillée, avec une ample capuche tout aussi ouvragée... Bref, elle est de meilleure qualité. Il en est de même pour les bottes, qui maintenant propres, ne font plus aucun bruit sur le plancher. Mes chausses et chemises sont de très bonne facture et il semblerait que je n'ai pas trop manqué d'argent ces dernières années (sans être affreusement riche évidemment).
Je porte autour du coup la larme d'Ysmir que m'avait offert Lunie, et n'en déplaise à certains, à mon poignet j'ai toujours l'écharde de féérie montée sur un bracelet de cuir (je n'ai donc pas abandonné la magie complètement aléatoire - voire dangereuse, qu'elle confère). L'amulette en forme d'araignée et mes dés sont bien au fond de ma bourse. J'ai un simple anneau d'argent (ou d'or blanc ?) en plus à l'annulaire, visiblement martelé sur laquelle on peut voir de petits cratères si on y prend garde.

J'accueille avec entrain les accolades de Célestin et Gabrielle (puis des autres) et m'avance pour serrer la main d'Antoine des deux miennes. Je réserve un salut avec moins d'effusion, mais un sourire tout aussi large, pour les deux inconnus, Vënly et Sylvio. J'écarquille els yeux devant Daïsun, mais lui gratouille le dessus de la tête s'il me laisse faire.

Voyant que Gabrielle n'hésite pas à parler ouvertement, je fais de même : En ce qui me concerne, on pourrait dire que j'ai participé aux derniers développements politico-religieux de l'Angélus, avec Félicien. Voilà pour la plus grande part de mes activités, sans mettre de côté l'Art évidemment, mon sacerdoce principal. Et l'espionnage maintenant. Et le jeu. Mais bon, est-ce si pertinent que ça de rentrer dans les détails ? Je me suis marié également finis-je, benoîtement.