Rejoignant mon père et mes frères dans le bureau de mon cher père, je commence à raconter mon, puis notre odyssée. Je sais pouvoir compter sur la discrétion et la parfaite confiance des hommes de la famille aussi je ne garde rien par devers moi et raconte tout, par le détail : mon voyage jusqu’à Lïn, la rencontre avec Siegfried à la Taverne de la Soie cousue d'or, le rassemblement de l'équipe et l'expédition périlleuse dans les montagnes de Koris, l'infiltration dans le territoire des orcs, les combats, la capture, les esclaves, l'évasion et la fuite, le retour à Koris, l'enquête sur Fourquet et la visite de sa demeure privée.
Là, je fais une pause, encore ébranlée par le souvenir de ces jours de captivité et de perte de conscience sous l'effet de la drogue, le terrible combat de la délivrance et le retour à Koris, la trahison du Conseiller Tauril, et le voyage jusqu'à Saar, la rencontre avec les sages et l'expédition de capture des orcs pour prouver nos dires, l'envoi des messagers à travers tout le continent pour alerter toutes les cités des hommes, et notre décision d'aller sur l'Île des Magiciens, enfin notre retour à Alia.
Une bonne partie de l'après-midi s'est écoulée lorsqu'enfin je m'interrompt et laisse planer un lourd silence dans le bureau de mon père. Les ombres s'allongent déjà par les grandes fenêtres et le sentiment diffus d'avoir dévoilé un pan obscur de la destinée éprouvante de toute ma race agite mon esprit et pèse sur mes frêles épaules.
