Message #979248

[Tawana Delgado(Uphir)]

Puis, prise d'une soudaine inspiration.

Jessica Aldred, tu connais ?

Le portable de Tawana se met à vibrer une bonne vingtaine de minutes après l'envoi du message.

"Daily News LA, investigation, spécialité "mafia, crime organisé, liaison aux états, bref le linge sale en place publique ;-) Pourquoi ?
Félicitations pour ta première enquête ! dommage pour le week end mais on fera ça une autre fois.

Après avoir raccroché avec l'agent Wilson, je valide ma réservation et me rends au service comptabilité pour faire parapher la facture. C'est au moment où je m'apprête à fermer mon ordinateur que je reçois la réponse d'Erik, et la lecture de son message me met un doute; une rapide vérification sur internet me permet de découvrir que la mort d'Aldred n'est pas encore connue ! Soit elle est très récente, soit les autorités font barrage, mais dans tous les cas c'est une information qu'il ne faut sûrement pas communiquer pour le moment. Je textote donc rapidement à mon boyfriend...

Comme ça; un collègue m'a conseillé la lecture de ses articles. Je t'appelle dès que je peux. Bisous.

... une réponse qui n'est pas vraiment la vérité mais n'est pas non plus un mensonge éhonté. Je ne me sens pourtant pas très fière au moment d'appuyer sur "envoyer"; non pas que le mensonge me dérange quand il est nécessaire, et j'ai été quelque peu turbulente dans ma jeunesse, mais vis-à-vis d'Erik, je ne sais pas, cela me fait quelque chose. Ce type est tellement parfait...

<pense:>... où tu es trop amoureuse pour voir ses défauts ! me dis-je en rigolant.

...

Il me faut une quinzaine de minutes pour rejoindre l'appartement à pied en longeant le parc de la Maison Blanche par la 17ème Rue, et comme je suis dans les temps, j'opte pour la marche à pas rapides, histoire de m'aérer l'esprit. J'ai toujours mon dossier sous le bras, ce qui ne choque pas vraiment à cette heure de déjeuner où tous les cadres du business district se rendent à leurs repas d'affaires, mais je ne l'ai pas encore ouvert. J'ai cinq heures d'avion devant moi pour prendre connaissance de l'enquête, largement de quoi potasser pour ne pas arriver complètement ignorante sur la côte ouest.

Une fois "at home", je récupère une valise qui peut passer pour un bagage cabine histoire de ne pas perdre de temps au débarquement et j'empile un peu de tout; je ne sais pas vraiment ce dont j'ai besoin alors je prends à la fois des vêtements un peu habillés, type corporate suit, et des choses plus décontractées comme des jeans et des débardeurs. Petite inspiration soudaine, j'emporte même un maillot de bain; après tout, on ne sait jamais ! Des affaires de toilettes, une serviette (en général l'hôtel fournit mais bon...), encore deux ou trois bricoles... en tassant un peu, ça passe ! J'appelle la compagnie des taxis et prends une douche rapide le temps qu'il arrive.

1:20 pm, direction l'aéroport. Je suis dans les temps, même si il y a de la circulation.

...

Arrivée à Ronald Reagan Airport, l'aéroport de Washington pour les vols intérieurs, je me présente au guichet, m'enregistre rapidement et prends enfin le temps d'appeler Erik tout en potassant les revues dans un distributeur de presse; je cherche plus particulièrement des articles d'Aldred pour me documenter sur la victime. Avec mon chéri, je reste vraiment évasive sur le motif de mon enquête, secret professionnel oblige, et même si je sens bien que la curiosité le pique (après tout, il est journaliste !), il a la politesse de ne pas trop insister. Nous échangeons quelques mots doux mais nous ne nous attardons pas; après tout, nous sommes tous les deux "au travail".

A l'heure d'embarquer, je me présente à l'officier de sécurité, présent désormais sur tous les vols intérieurs depuis le 11 septembre. Je lui présente mon insigne ainsi que mon arme de service; après un bref échange avec le commandant de bord, je suis autorisée à la garder et les types, sympas, me proposent un surclassement qui me permet de voyager en business first; toujours plus agréable pour lire mon dossier. Je crains un instant que cette petite attention me vaille un interlocuteur pour "faire la conversation" pendant le vol, mais non, même pas. J'apprécie d'autant plus !

Finalement, le push truck commence à peine à faire reculer l'avion que je me plonge dans mon dossier, écouteurs sur les oreilles, faisant néanmoins attention que personne ne vienne lire par dessus mon épaule. Bon, le risque n'est pas énorme; les quelques passagers présents dans la partie business ont le nez sur leur labtop... ou dorment déjà. J'avoue que je les envie un peu !