Sun baked paradise

[Tawana Delgado(Skye)]

Palm Springs à 60 km de San Bernardino, environ 2 heures de LA, ça pourrait être ça  :

Sauf que ça, c'est ce qu'on vend aux touristes, la cité balnéaires des stars, le Golf Field des milliardaires, le Desert Zoo, les Spa, les hôtels, les casinos ...
Là on est en été et ça cogne, ça avoisine les 107° F. Dans le canyon il n'y a pas un pet de vent et il semblerait que seuls les Washingtonia filifera aiment ça.

De Washington DC,  ça fait un paquet de miles.
C'est pour faire quoi ?
Valider une enquête de police qui a arrêté un amérindien de 54 ans pour meurtre, les preuves sont accablantes.

Non sans rire sur la photo, il en fait 74 ! Si ça se trouve ce n'est pas le bon gars !

Bon pas le choix, c'est sur vous que c'est tombé, vous auriez demandé pourquoi moi ? On aurait pu vous répondre :

- Parce que
- Seul agent disponible en ce moment
- Dommage pour le plan week end
- Tu parles espagnol, non ?

Bref pas le choix, les valises sont à faire, direction Palm Springs et le plus beau reste à venir, vous n'avez pas idée !?!?

[Tawana Delgado(Skye)]

7 juin 2008, 533 Ashland Ave, Santa Monica, Californie, 0630

Le téléphone sonna dans l'appartement de Cal Wilson alors qu'il terminait son café, le thermomètre affichait déjà 68°F. On était pas encore dans le plein été mais vu la rareté de la pluie en ce début juin, tout le monde comprenait qu'on allait vers un été chaud chaud.
L'agent Wilson décrocha son smartphone de service. A cette heure, sauf urgence de ses parents ça ne pouvait être que le BIA ou la base de San Diego mais au vu de l'indicatif, 916, ce n'était ni l'un ni l'autre. Il décrocha.

- Monsieur Cal Wilson ?

Après la réponse positive de Cal, son interlocuteur continua.

- Bonjour Monsieur, ici Ollie Cromwell, je suis responsable du bureau tribal régional de Palm Springs. Auriez-vous un membre de votre famille qui se nomme Don et qui vit ici à Palm Springs, Monsieur Wilson ?

[Cal Wilson(Fañch)]

A cette heure, Cal terminait son petit-déjeuner. Contrairement à beaucoup, il n'était pas encore lavé ni habillé, vêtu juste d'un pantalon de pyjama quand son téléphone sonna. Il avait encore les fenêtres ouvertes pour aérer, mais le soleil déjà bien levé allait lui faire fermer les volets aujourd'hui. Après il était habitué à ces températures, il avait vécu la hausse régulière, les sécheresses qui s'empiraient d'année en année, comme si le Big One ne suffisait pas !
En voyant l'indicatif, il chercha rapidement dans sa mémoire : Sacramento. Aussi fut-il surpris quand son interlocuteur se présenta car l'indicatif de Palm Springs était soit 442 soit 760, il en recevait régulièrement des appels à son agence à Riverside. Ou alors il y avait une subtilité qu'il ne connaissait pas encore. Pareillement, l'usage du "Monsieur" sur son téléphone professionnel était inhabituel, c'était soit "Agent", soit "Lieutenant". A moins que le responsable ait un passé militaire, ce qui expliquerait cette utilisation

Puis à la question de son interlocuteur, il répondit après un instant de réflexion :

"Oui monsieur, un oncle lointain."

Pas la peine de demander pourquoi, il s'en doutait déjà.

[Tawana Delgado(Skye)]

- Je ne sais pas pourquoi c'est notre bureau que la police de Palm Springs a appelé, Monsieur,  mais je pense que vous allez devoir venir jusqu'ici, votre oncle a besoin d'un avocat, il a été arrêté hier.

[Cal Wilson(Fañch)]

Cal hocha la tête.

"Je vois. En ce cas je devrais venir à Los Angeles ou à Sacramento ?"

C'était bien moins pire que ce qu'il avait imaginé, mais la question était pourquoi a-t-il été arrêté, et pourquoi l'appeler lui ? Ce sont néanmoins des questions auxquelles il pourra avoir la réponse plus tard.

[Tawana Delgado(Skye)]

Ollie Cromwell resta un instant silencieux puis repris.

- Votre oncle est à Palm Springs, je pense que la police va contacter votre bureau à Los Angeles. Votre oncle avait droit à un coup de fil mais il n'a prononcé que votre nom sans savoir se souvenir de votre numéro, j'ai fait des recherches et je vous ai retrouvé. Je ne voulais pas que vous appreniez cela en arrivant au bureau abruptement, je m'excuse de vous avoir téléphoné si tôt.

Un autre instant de silence puis Cromwell ajouta :

- Votre oncle va avoir besoin de votre soutien monsieur Wilson, il est accusé de meurtre.

[Cal Wilson(Fañch)]

Là, Cal accusa le coup. De ce qu'il se souvenait, son oncle était quelqu'un d'un peu perdu certes, mais pas capable de tuer quelqu'un. Enfin il ne pensait pas. Cela dit, il y a 10 ans, lui-même ne s'en serait pas senti capable non plus.

Ce n'est pas une mince accusation, en effet. Je vais voir si je connais un avocat qui pourrait venir l'aider, et je m'arrangerai avec mon superviseur pour venir à Palm Springs.

Pour l'enquête en revanche, ayant des liens avec l'accusé, toute participation de sa part sera absolument impossible.

Je vous remercie de m'avoir prévenu monsieur Cromwell.

[Tawana Delgado(Skye)]

- Je vous en prie Monsieur Wilson, je vous souhaite bon courage.

La communication prit fin et Cal Wilson se retrouva devant son petit déjeuner. Il ne lui restait plus qu'à se rendre au bureau et voir ce qu'il en était.

[Cal Wilson(Fañch)]

Cal reposa son téléphone et termina de manger avant de se laver, puis de s'habiller. Chemise, jeans, ses boots Under Armour qu'il affectionnait, et il quitta son appartement après avoir fermé les rideaux et les fenêtres, pris sa plaque et son pistolet, et l'avoir chargé, avec une balle dans la culasse.
Puis il monta dans sa voiture, une belle Mustang bleue, avant de se diriger à l'est, vers Riverside. Il avait son téléphone connecté sur le Bluetooth au cas où, et normalement il serait à l'heure pour l'ouverture du bureau. Avant d'appeler un avocat, il voulait en savoir plus sur le dossier, si c'était possible.

[Tawana Delgado(Skye)]

Quasi 72 miles pour rejoindre le bureau, 1451 Research Park Dr à Riverside, voilà ce que l'agent Wilson parcours matin et soit, soit 2h30 de trajet, par choix. Celui de vivre à LA, une ville qu'il a dans la peau, une ville où il a grandi. Les jours où la circulation est fluide ça va, les jours d'embouteillage, c'est moins drôle.

Là en l'occurrence, à 0700 quand il prend la voiture c'est fluide, il ne fait pas encore trop chaud et il y a une petite brise légère et agréable. En allumant le contact, c'est NRP qui démarre, sa station de radio favorite, en fait la seul qu'il écoute.

A Washington, au 1849 C St NW, bâtiment des affaires intérieures, les agents en place du BIA avaient depuis longtemps pris leurs fonctions, ils en étaient même au 3 ou 4ème café de la matinée.
Il devait être 10h41 quand Tawana Delgado fut appelée dans le bureau de son chef, Joe Paterson.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Un mois... un mois maintenant et une poignée de jours que j'ai quitté "mon" Arizona pour rejoindre Washington D.C. Et je dois bien malheureusement l'admettre; c'est bien plus difficile que je ne le pensais ! Rien à voir avec Erik, non, bien au contraire; depuis mon arrivée, il est aux petits soins pour moi, et c'est cette prévenance, cette douceur, qui m'ont séduit et que j'aime tout particulièrement chez lui... depuis désormais plus d'un an et demi. Je sais qu'il a raison et qu'il fallait faire un choix, car vivre une relation à 2.300 miles[1] de distance ne pouvait mener qu'à une impasse. Loin des yeux, loin du coeur comme dit le dicton ! Je pouvais "bouger" plus facilement que lui, professionnellement parlant, et je l'ai fait sans hésiter. Mais je dois reconnaître que vivre dans une grande ville est loin de me convenir.

Oh, j'ai pourtant grandi à Phoenix, qui n'est pas à proprement parler un village, mais comparé à la capitale, c'est un trou paumé dans le désert ! Ici, tout est plus grand, plus bruyant, plus... stressant ! Je n'ai pas l'habitude de vivre en appartement, pas l'habitude d'avoir en continue le bruit de la circulation en fond sonore, pas l'habitude de n'être entourée que de béton (et pourtant, Washington ne manque pas de jardins et de parcs !), pas l'habitude de cette météo incertaine alors que je viens de l'un des endroits les plus ensoleillés de la planète... je ne suis pas certaine d'être faite pour cette vie urbaine, mais m'accroche à l'espoir que je vais m'y faire !

Je sens bien que la situation ennuie mon compagnon; il me surprend au milieu de la nuit, incapable de fermer l'oeil, debout devant la baie vitrée du salon, le regard perdu dans les lumières de la ville. Il me dit en souriant doucement que je ressemble à un animal sauvage enfermé dans une cage... et même si nous en plaisantons, l'image ne m'a jamais paru aussi bien trouvée.

<pense:>Je vais m'y faire... oui... je vais m'y...

Hey Tawana... Tawana ? T'es avec nous là ?

J'ouvre brusquement les yeux et la réalité me saute au visage; des locaux cosy, un open space où s'agitent quelques dizaines de personnes, et le logo du B.I.A qui s'affiche sur le mur face à moi. Paul me dévisage comme si j'étais une extraterrestre. Je l'apprécie, Paul; un homme sans âge, un ancien "de la maison", qui m'a pris sous son aile dès mon premier jour au "Bureau". Parfois un peu collant mais toujours de bons conseils !

Je... désolée Paul ! Je crois que je me suis assoupie quelques instants.

Je regarde l'ordinateur devant moi, la pile de dossiers, et le mug de café... déjà froid ! Depuis que je travaille ici, j'ai pris la sale habitude de consommer ce noir breuvage dont je n'apprécie même pas le goût; un peu pour faire comme les autres, un peu pour me persuader que cela m'aide à lutter contre la fatigue. En fait, à part probablement perturber un peu plus mon sommeil, je ne crois pas que cela ait un quelconque effet bénéfique.

Encore une nuit difficile ? me dit Paul sur un ton plein de sollicitude.
En même temps, si elle ne la passait pas à faire des folies de son corps ! Toujours la même plaisanterie de la part de Michael, ce qui m'arrache un soupir de lassitude.

Dans l'ensemble, j'ai été très bien accueillie par mes nouveaux collègues; ils ont tout fait pour me mettre à l'aise et m'expliquer mon nouveau "métier". Mais Michael, lui, j'ai vraiment plus de mal !

Laisse tomber ! dit Paul. Il est comme ça, on le changera pas ! Tu veux un autre café ? Un "chaud" pour changer ?

Je refuse d'un petit signe de la tête, me masse le cou comme pour me remettre les idées en place, puis me penche à nouveau sur le dossiers que nous étudions avant mon "absence". C'est à ce moment là que Paterson, mon chef, me fait demander.

J'échange un regard mi-surprise, mi-inquiète avec Paul: Tu crois que c'est à cause de... ?

L'homme me rassure immédiatement de son ton chaleureux et un rien paternaliste: Mais non... il doit juste avoir un travail à te confier. Vas-y...

Je me lève, réajuste ma tenue, me force à afficher un sourire, puis me dirige, malgré tout un peu anxieuse, vers le bureau de mon supérieur.

1.	3.700 kms environ.

[Tawana Delgado(Skye)]

Le problème avec Paterson quand on entre dans son bureau c'est qu'on ne sait jamais de quelle humeur il est. Son visage ressemble en permanence à celui d'un gars qui a mille problèmes à régler sur sa journée. D'ailleurs depuis qu'elle est là, Tawana ne l'a jamais vu sourire même à une blague débile de Michael. C'est dire qu'il a eu l'occasion.

Paterson

- Fermez la porte

lui ordonna-t-il quand Tawana fut entrée dans la pièce.

Paterson

- Asseyez-vous.

Pour un peu, elle aurait eu l'impression d'être dans une salle d'interrogatoire avec un agent du BIA qui venait la cuisiner. C'était une étrange sensation quand on était de l'autre côté de la barrière avec l'insigne accroché à la ceinture. Enfin de mémoire elle ne l'avait jamais entendu gueuler depuis qu'elle était là.

Paterson

- Alors comment se passe cette intégration ? Vous vous habituez à la ville ?

Les mains posées sur le bureau, ses clefs de voiture et son insigne à côté de son ordi. A part ça tasse de café des Redskins, rien de personnel. A ce stade, elle ignorait même s'il était marié ou avait des enfants.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je ne peux m'empêcher un petit sourire intérieur lorsque mon regard se pose machinalement sur la tasse à café portant le logo de la franchise de football de Washington. Redskins... un nom qui fait couler beaucoup d'encre ! Nombre d'associations demandent que l'équipe change d'appellation et d'emblème au nom du respect des peuples amérindiens, mais le plus cocasse étant que la plupart d'entre elles sont dirigées par et pour les "blancs" et n'écoutent pas les natifs qui, pour la grand majorité, n'en ont pas grand chose à faire ! Si j'étais ironique, je dirais que ce pays n'a pas fini de vouloir décider pour nous mais bon, j'avoue, la politique ne m'a jamais vraiment intéressé. Je ne retiens au final que la sagesse de mon grand-père paternel lorsque le sujet revenait dans la conversation lors des repas de famille: "C'est plutôt flatteur qu'ils s'appellent Redskins ou Blackhawks[1]; tu connais un entraîneur qui voudrait appeler son équipe les "visages pâles" ?" Et de m'adresser un clin d'oeil en rigolant !

<pense:>Sacré papy...

Je me concentre sur Paterson, consciente que ces quelques souvenirs ont créé un silence un peu gênant. Il faut dire que sa question est quelque peu déconcertante; je ne l'avais jamais spécialement vu faire montre de sollicitude et je ne m'attendais pas à ce qu'il aborde un sujet "personnel". Peut-être que certains de mes collègues se sont montrés trop bavards ? A moins que ce ne soit tout simplement les cernes qui "maquillent" mon regard chaque jour un peu plus profondément ? Je ne crois pas prendre un gros risque en jouant la carte de la franchise et de toute façon, je suis persuadée qu'il sait déjà tout. Vieille technique d'interrogatoire; poser des questions dont on a déjà la réponse; ainsi on est fixé si son interlocuteur ment ou non !

Hé bien... pour tout vous dire... c'est encore un peu difficile. Washington est bien différente de Phoenix; je manque encore un peu de repères ! Mais rien à voir avec le travail; tout le monde m'a très bien accueilli et se montre prévenant. Je vais m'y faire !

Je ponctue ma phrase d'un sourire confiant.

1.	Franchise NHL de Chicago.

[Tawana Delgado(Skye)]

Un sourire qui ressemble plus à un rictus.

- Vous pouvez essayer Delgado mais c'est pas gagné. C'est comme vivre dans une ruche avec un bourdonnement perpétuel alors qu'avant elle était au fond du jardin et que seul le sens du vent vous amenait le bruit de temps en temps.
Evitez le café et les somnifères, faites de la boxe, de la course. Videz-vous la tête le soir et ça ira. Plus ou moins.

Paterson a pris le dossier au dessus d'une pile.

- En attendant, je vous envoie dans une autre ruche, dorée celle-là : Palm Springs.

Il jette un coup d'oeil à la jeune femme en face de lui.

- Désolée si vous aviez un plan week end, Delgado mais je vous envoie sur la côte ouest.
Affaire de meurtre, un vieux bonhomme qui parle pas un mot d'anglais accusé d'avoir tué une journaliste d'investigations alors qu'elle était en vacances. Vous avez tout dans le dossier, et il y a un agent sur place mais il semblerait qu'il ait un lien avec la victime, raison pour laquelle il faut un autre agent. Par contre d'après son supérieur, Wilson a la tête sur les épaules donc ça peut être une aide pour vous là-bas sur place, ne l'envoyez pas dans les roses directement.
Vous vous sentez de taille ?

[Tawana Delgado(Uphir)]

Marrant, je n'avais jamais imaginé Paterson comme un poète, mais sa métaphore sur la ruche est plutôt bien trouvée. Pour le reste, je prends note de ses conseils d'un hochement de tête; le sport, j'en fais déjà pas mal, le café, il faut clairement que je diminue, et les somnifères, c'est pas mon truc !

Je ne montre aucune émotion particulière lorsqu'il en vient au motif de ma convocation, même si intérieurement je ne peux m'empêcher de penser qu'un meurtre comme premier dossier, c'est une sacrée marque de confiance. Ou alors, c'est que personne ne voulait sacrifier son week-end et comme je suis la dernière arrivée !

Vous vous sentez de taille ?

Hey, il est temps que je fasse mes preuves, non ? dis-je sur un ton enthousiaste.

J'ai toutefois deux petites questions. N'est-ce pas un peu... "inhabituel" de mettre un enquêteur qui a des liens avec l'accusé sur une enquête ? En terme de neutralité, cela ne me paraît pas très... adéquat ?

J'écoute attentivement la réponse de mon supérieur; je suppose qu'il doit y avoir une bonne raison pour que le B.I.A agisse ainsi. Puis...

Je pars quand ?

[Tawana Delgado(Skye)]

Paterson regarde la jeune femme en face de lui, elle semble avoir bien la tête sur les épaules et du bon sens, ce qui lui semble bien manquer à Washington.

- Vous partez dès que c'est possible. Vous êtes grande et majeure, je vous laisse vous occupez de votre billet d'avion, le bureau paie les frais tant que vous ne prenez pas un jet privé et le Hilton, hein !
Je vous laisse aussi le temps d'annoncer à votre ami que le week end est à l'eau.

Dans le dossier vous avez le numéro du portable de l'agent Wilson, il viendra vous cherchez à LAX.

Paterson tendit le dossier à Tawana.

- Vous aurez le temps de l'étudier dans l'avion et pour répondre à votre seconde question, l'agent Wilson a la tête sur les épaules, il est détaché de l'armée pour l'instant mais reste en disponibilité, obéir et la loi il sait ce que ça veut dire surtout quand on perd de vies perdues. Son supérieur estime donc qu'il sait faire la part des choses et puis je vais vous parler franchement. Un vieux bonhomme inoffensif , sdf et pacifique depuis plus de dix ans qui se voit possédé d'un coup par la folie ou le mal pour buter en plein désert une journaliste connue qui vient d'écrire des articles sur la mafia aux USA, j'y crois pas trop.
Vous lirez les articles de Jessica Aldred, c'est très instructif. Qui plus est elle annonce à la rentrée d'autres écrits retentissants et pas de chance elle se fait tuer en vacances par un pauvre amérindien fou qui pète un câble parce qu'il a consommé trop d'eau de feu ?
Je sais pas vous mais moi ça me fait l'effet d'un cliché facile et d'une enquête un peu envoyé à la va vite.

Alors tirez-moi ça au clair, faites vous votre opinion sur Wilson et s'il marche à côté de ses pompes cirées, vous me tenez au courant.

[Tawana Delgado(Uphir)]

LAX ? J'aurai plutôt opté pour un vol direct pour Palm Spring, histoire de gagner du temps, mais peut-être y'en a t'il moins que pour Los Angeles[1] ? Ou peut-être est-ce plus cher ? Je garde pour moi ces réflexions tout en me promettant d'en discuter avec l'agent Wilson; je verrais avec lui ce qui est le plus simple !

J'écoute beaucoup plus attentivement les hypothèses de Paterson sur "mon" dossier; pour un peu, je me croirais dans quelques séries policières mais si l'on ne peut écarter d'un revers de main la thèse du coup de folie, je dois bien reconnaître qu'il y a quelques éléments troublants, à commencer par l'identité de la victime. Je réponds à mon supérieur le plus calmement possible, mais mon ton trahit néanmoins une petite excitation et pas mal de curiosité alors que je me vois confier ma première affaire:

Vous savez, il suffit de lire la rubrique faits divers de n'importe quel quotidien pour constater qu'il y a des gens qui "pètent les plombs" tous les jours dans ce pays. Mais oui, bien que je ne l'ai jamais lu, cette Jessica Aldred n'avait pas l'air d'être n'importe qui et sa... "disparition" semble profitable à certaines personnes peu recommandables. Nous verrons bien si il y a quelque chose à trouver !

Je tends la main pour récupérer le dossier et m'apprête à me lever si Paterson me donne congé. Et dans l'hypothèse où l'entrevue est terminée, avant de quitter le bureau, j'ai un hochement de tête pour lui confirmer que j'ai bien enregistré ses recommandations: Pas de soucis; si ce Wilson ne marche pas droit, je vous en ferai part !

A moins que Paterson ne me retienne, je quitte alors son bureau. La fatigue de mes dernières nuits (quasi) blanches a laissé la place à une petite pointe d'adrénaline alors que je traverse l'open space, mon dossier sous le bras. Sitôt à mon bureau, et n'adressant qu'un simple sourire en réponse au regard interrogateur de certains de mes collègues, dont Paul, je commence par me connecter pour regarder les prochains vols pour Los Angeles... et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas ce qui manque ! J'écarte le vol de 12:40 pm, trop juste, mais le United de 03:36 pm pourrait faire l'affaire. Cela me laisse environ quatre heures pour passer à l'appartement me préparer un sac et me rendre à l'aéroport. Surtout, avec le décalage horaire, il me fait arriver sur la côte ouest à 06:00 pm si il n'y a pas de retard, et avec les deux heures de routes entre La Cité des Anges et Palm Spring, on peut y être en début de soirée... et prêts à attaquer dès demain matin.

Ma planification me semble parfaite, mais avant de prévenir le service comptabilité pour la réservation, il faut que je me cale avec mon "coéquipier". C'est en prenant mon téléphone que je pense alors à Erik; j'ai honte de moi ! Emportée par mon regain d'énergie à l'heure d'aborder ma première enquête, j'avais complètement zappé notre week-end; rien d'extraordinaire mais nous nous étions néanmoins promis d'aller passer deux jours "à la campagne" histoire de me changer les idées. Encore l'une des siennes, d'idée, toujours à penser à moi.

Un coup d'oeil à la pendule m'indique qu'il doit à peine sortir de sa conférence de rédaction et j'opte pour un texto plutôt que pour un appel. Mes doigts pianotent à la vitesse de l'éclair sur l'écran de mon smartphone; génération "geek" comme dirait mon père !

Chéri, ma première enquête vient de tomber. Je pars pour Palm Spring dans l'après-midi. Je ne sais pas pour combien de jours. Je t'appelle dès que je peux. Je t'aime.

Puis, prise d'une soudaine inspiration.

Jessica Aldred, tu connais ?

Sans attendre de réponse immédiate, j'ouvre alors le dossier pour chercher le numéro de l'agent Wilson que je compose. Alors que les tonalités se font entendre, je ne peux m'empêcher de me demander à quoi il ressemble. Je pensais partir avec quelqu'un du Bureau pour m'encadrer pour une première. Lorsque mon interlocuteur décroche, je prends une voix très professionnelle:

Agent Wilson ? Agent Delgado, du B.I.A, à Washington. Il semblerait que nous fassions équipe pour les prochains jours.

1.	Par curiosité, j'ai vérifié, et il n'y a que des vols avec escale depuis Washington pour Palm Spring.

[Cal Wilson(Fañch)]

Ce matin, peu de monde sur la CA-60E. Je suis parti largement à l'heure, et pas besoin de se presser ni de pester, cela fait très plaisir. Je suis néanmoins curieux et un peu inquiet quand à cet appel concernant mon oncle. Mais hormis lui trouver un avocat, et j'ai déjà ma petite idée même si ce n'est pas sa spécialité, il n'y a pas grand chose que je puisse faire. Je suis trop proche de lui pour être d'aucune utilité dans l'enquête, donc... Je ne sais pas. Je verrais avec Moore pour commencer.
J'en suis à hauteur de Ontario, pas trop loin de Riverside. A la radio, les suites de l'enquête sur l'incendie des studios Universal, avant un débat sur l'attentat de l'ambassade danoise au Pakistan. Un signe positif, Japon et Corée du Nord se parlent à nouveau, peut-être que ce coin du monde va se calmer. Quoiqu'il en soit, la radio se coupe quand mon téléphone se met à sonner. Un portable, ça c'est intriguant, je décroche tout en restant concentré sur la route. Une voix de femme, sans doute pas très âgée, pas beaucoup plus que moi. Ce qu'elle m'annonce, en revanche, me surprend. Quand je réponds néanmoins, ma voix est ferme, neutre, formée à répondre à des années d'ordres absurdes qui autrement m'auraient laissés sans voix d'étonnement.

Enchanté agent Delgado. Vous êtes arrivée à Los Angeles déjà ?

Mécaniquement je regarde autour de moi pour chercher une sortie pour faire demi-tour vers LAX.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Non, pas encore. Je viens seulement de recevoir mon ordre de mission. J'ai regardé rapidement les vols pour L.A et je pourrais y être pour 18h00 si cela vous convient. A moins que vous ne préfériez que l'on se retrouve directement à Palm Spring...

[Cal Wilson(Fañch)]

Aye aye, 6pm à LAX ca m'ira, je serai là. Je vais regarder de mon côté pour l'hébergement sur place, si cela vous convient ?

Palm Springs dépend de sa propre agence, mais je pense pouvoir avoir des pistes pour un hébergement suffisant et propre mais pas trop cher.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Et bien, j'allais vous proposer de m'en charger puisque je suis au siège et que la compta' est à deux étages du miens, mais si cela ne vous dérange pas, je veux bien. Je n'ai que quelques heures pour préparer mes affaires et me rendre à l'aéroport.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je vais m'en charger alors. Nous préciserons bien pour les reçus et nous pourrons les transmettre directement à l'agence de Palm Springs.

Oui, j'ai l'habitude du terrain, ca s'entend.

A tout à l'heure alors, 6pm à LAX.

Puis je raccroche et me concentre à nouveau pleinement sur ma conduite, assez curieux de la suite je dois bien avouer ! Mais mes possibilités d'actions seront réduites si je suis chargé de l'affaire. Bah, on verra une fois sur place !

[Tawana Delgado(Skye)]

Détails

1451 Research Park Drive, Riverside, c'est là que se situe le Bureau of Indians Affairs à Los Angeles. un bâtiment sans prétention dans un zoning d'activités assez récent bien loin de l'officielle et imposante façade des bureaux du B.I.A à Washington. Le pick-up blanc de Moore et garé sur l'avenue comme à son habitude, il pourrait avoir sa place immatriculée mais franchement c'est le détail dont il se fout complètement. Ce qui intéresse Moore c'est de protéger les droits de sa communauté et de bien faire son job pour se regarder en face dans la glace le matin. Il est correct envers ses hommes, compréhensifs dans les situations familiales difficiles et il a même aidé certains du bureau lors de divorces et séparations sans jamais s'en venter.

Lui n'est pas marié, sauf avec sa planche de surf, il pratique tous les matins et tous les soirs et quand c'est pas possible, son humeur s'en ressent un peu. Cinquante ans bien tapés mais comme plein de californiens, il entretient sa force, fait attention à ce qu'il mange et mieux vaut ne pas laisser trainer de junk food sur son bureau sinon on a droit à un petit sermon sur la nourriture transformée et ses méfaits pour le corps et la tête.
Tous les matins, 7 heures am il est assis à son bureau et il se casse vers 17 pm pour surfer. Par contre son portable est ouvert jusque 22h pour traiter les affaires si ses hommes ont besoin de lui. Raison pour laquelle il a pris en charge hier soir l'affaire qui l'occupe.

Quand Cal est arrivé, la porte vitrée s'est ouverte. 

Moore chief

- Wilson, vous pouvez venir dans mon bureau s'il vous plait ?

En plus d'être correct et responsable, Adam Moore est poli. S'il n'avait pas dit "s'il vous plait et merci" un millier de fois, sa grand-mère lui aurait botté les fesses.

[Cal Wilson(Fañch)]

Ce qui est bien avec LA, c'est que c'est grand. Techniquement c'est l'agence de Los Angeles, dans les faits c'est tellement à l'est que ca fait partie du Greater Los Angeles mais loin de tout. Presque le désert et à mi-chemin de Palm Springs.
Je me trouve une place sur le parking et je sors de la voiture pour rejoindre le bâtiment. Assez étrangement, il ne fait pas trop chaud, mais il n'y a pas le vent du Pacifique qui peut parfois rendre la température de Los Angeles plus supportable. Après il ne faut pas se mentir, entrer dans le bureau climatisé, ca fait du bien. Juste le temps de poser mon sac à dos qui date de mes études à la fac, et je rejoins mon superviseur dans la foulée.

Bonjour monsieur.

Je lui tends la main pour le saluer, mes parents ont aussi insisté pour bien m'élever. Et globalement, je pense qu'ils ont pas trop mal réussi !

[Tawana Delgado(Skye)]

Moore chief

- Bonjour Wilson, asseyez-vous. Vous voulez un café ?

Moore est un amateur de café et il a installé dans son bureau sa machine, pas du tout sur les frais du bureau mais il en fait profiter tout le monde. Quand on a un briefing avec le chef, immanquablement on a droit a un bon café.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je m'assieds tranquillement, droit sur la chaise, bien au milieu. Il y a des automatismes qui ne se perdront jamais.

Ce serait avec plaisir sir.

Oui, des automatismes...

[Tawana Delgado(Skye)]

Avec Méthode Moore a préparé le café,  peut-être que lui aussi a fait l'armée, Cal l'ignore

Moore chief

- Bon je suppose que vous avez eu Ollie Cromwell au téléphone ?

Le café passe avec son bruit caractéristique, d'abord le grain qui est moulu puis l'eau qui passe dans la mouture.

Moore chief

- J'ai reçu le dossier de ce Don Wilson, votre oncle, c'est ça ? Vous pouvez m'en dire un peu plus ?

La tasse de café arrive fumante devant Cal tandis que son supérieur pose la sienne à distance raisonnable du dossier et s'assied.

[Cal Wilson(Fañch)]

Quand il mentionne Cromwell, je hoche la tête. Et je le remercie quand il dépose mon café.

C'est bien mon oncle. Je n'ai pas grand chose à en dire, je l'ai peu connu... C'est quelqu'un de gentil, de profondément pacifiste. Un peu paumé, on n'a jamais vraiment compris ce qu'il voulait faire de sa vie sinon la traverser sans faire forcément de vagues, il est... un peu en marge, un peu ailleurs. Pas tout à fait dans la modernité, mais pas totalement en dehors du monde. Jusqu'à preuve du contraire, je ne le pense pas capable de faire ça, honnêtement.

Je bois une gorgée et j'attends la question suivante, s'il y en a une. Ou la remarque qui viendra sur le fait que tout le monde peut faire n'importe quoi.

[Tawana Delgado(Skye)]

Moore chief

- Le chef Paterson à Washington et moi, on a un peu cette impression aussi. Pourquoi un type qui ne fait de mal à personne et qui traine dans la ville va tout d'un coup commettre un meurtre au milieu de nulle part ? Bien sûr il y a les coups de folie mais vu la victime c'est quand même gros.

Moore ouvre le dossier, tourne les pages et s'arrête sur la photo d'une femme. Il tourne le dossier pour que Cal découvre le visage de la victime du meurtre. Dès qu'il l'a sous les yeux, Cal ne peut que la reconnaître. Jessica Aldred,  la journaliste d'investigation du Daily News Los Angeles. Récemment elle a écrit des articles qui ont fait grand bruit sur la mafia et ses ramifications jusqu'aux plus hauts niveaux de la société.
Moore a commencé à siroter son café laissant Cal parcourir le dossier pour se faire une idée.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je lis le dossier rapidement. Le LA Daily News n'est pas forcément mon journal de préférence - je suis plutôt LA Times - mais il faut dire aussi que ce n'est pas dans ma zone géographique, cela n'aide pas forcément à le trouver. En tout cas c'est une bonne journaliste, et plusieurs raisons peuvent expliquer sa mort, du meurtre commandité au simple "accident".

Pourquoi moi sur l'enquête ? Je suis biaisé, de la famille de l'accusé, en conséquence de quoi tout ce que je trouverai ne sera pas recevable, ni les réponses aux questions sur je poserai.

Je suis un peu au point sur la procédure. Et j'ai eu des cours privés.

[Tawana Delgado(Skye)]

Moore chief

- Votre oncle a besoin de quelqu'un de sa famille à ses côtés et vous êtes le mieux placé.
Je pourrais vous dire aussi que je n'ai personne d'autre à mettre sur l'affaire mais vous et moi savons très bien que je pourrais switcher avec un autre agent et vous faire reprendre son enquête.

Alors officiellement Paterson envoie un agent de Washington, l'agent Tawana Delgado, elle enquête sur le meurtre et vous vous allez mettre le nez à Palm Springs pour voir si une mafia étrangère louche sur les affaires des Cahuillas et qui serait peut-être lié au fait que Madame Aldred ait décidé de prendre ses vacances dans notre belle station balnéaire. De cette manière vous êtes sur place pour aider votre oncle à se trouver un avocat, vous faite le topo de la région à l'agent Delgado qui travaille sur le meurtre et devra effectivement être l'unique interlocuteur face aux accusations portées à l'encontre de votre oncle et nous nous allons plus loin avec l'assentiment du chief Paterson pour tirer ça au clair.

Ca vous parait clair ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête.

Très bien, ca me paraît clair. Elle va arriver par le vol de 1800 à LAX, je serai là pour l'accueillir, il faudra juste que je m'occupe de l'hébergement sur place. Pour un avocat, j'ai peut-être une idée.

[Tawana Delgado(Skye)]

Moore chief

- Vous avez la tête sur les épaules Wilson, je vous fais confiance. On se contacte par Visio conférence chaque soir avec l'agent Delgado vers 20pm si ça vous convient tous les deux, vous verrez et je reste en liaison avec Washington parce que ça va secouer quand la mort d'Alfred va être publique, ça va être les spotlight sur Palms Springs, croyez-moi et et ça va agiter les mentalités.

Alors ce café ? Toujours aussi bon ?

C'est complètement décalé dans la conversation mais Moore change régulièrement de café, de marque d'eau minérale et cherche le café parfait.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête à ses conditions.

Aye aye sir.

Et à sa question sur le café je souris.

Oui toujours aussi bon, mais je ne suis pas aussi connaisseur que vous.

Je ne suis pas un grand buveur de café, et quand ça commence à être pointu comme ce que cherche le superviseur, je ne ferai pas la différence.

[Tawana Delgado(Skye)]

Moore chief

- Bon, je vous laisse bosser Wilson et organiser Palm Springs.Vous avez mon portable en cas de problème et c'est ouvert H24 en ce qui concerne cette enquête.

Inutile de rappeler à Wilson qu'il doit ramener ses notes de frais, envoyer le double des demandes à la compta, l'armée a du bon.

Moore chief

- Et si vous voulez un autre café dans la journée, ne vous gênez pas.

[Tawana Delgado(Skye)]

Puis, prise d'une soudaine inspiration.

Jessica Aldred, tu connais ?

Le portable de Tawana se met à vibrer une bonne vingtaine de minutes après l'envoi du message.

"Daily News LA, investigation, spécialité "mafia, crime organisé, liaison aux états, bref le linge sale en place publique ;-) Pourquoi ?
Félicitations pour ta première enquête ! dommage pour le week end mais on fera ça une autre fois.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je remercie le superviseur et je quitte son bureau. Première étape : l'hébergement. Tranquillement je regarde les différentes adresses, il nous faudra deux chambres. Je vérifie sur Internet, mais aussi de l'avis de plusieurs de mes collègues, et assez rapidement je tombe sur le Holiday Inn Express & Suites Cathedral City. Le prix est correct et propose des services qui seront agréables avec le petit-déjeuner compris, le parking, et aussi une blanchisserie au cas où. Dans le désert ca va être un four et pouvoir laver nos affaires sera plus agréable que de prendre des valises de centaines de livres.
J'arrive à les avoir au téléphone et à réserver deux chambres. Pas le forfait complet, au cours d'une enquête certains horaires peuvent se retrouver assez décalés !

Après avoir géré cela, on va s'occuper de l'avocat pour mon oncle. Ca tombe bien, j'en connais un, aussi je compose le raccourci de numéro le plus utilisé sur mon téléphone.

Allo Hailey ?

[Tawana Delgado(Uphir)]

Puis, prise d'une soudaine inspiration.

Jessica Aldred, tu connais ?

Le portable de Tawana se met à vibrer une bonne vingtaine de minutes après l'envoi du message.

"Daily News LA, investigation, spécialité "mafia, crime organisé, liaison aux états, bref le linge sale en place publique ;-) Pourquoi ?
Félicitations pour ta première enquête ! dommage pour le week end mais on fera ça une autre fois.

Après avoir raccroché avec l'agent Wilson, je valide ma réservation et me rends au service comptabilité pour faire parapher la facture. C'est au moment où je m'apprête à fermer mon ordinateur que je reçois la réponse d'Erik, et la lecture de son message me met un doute; une rapide vérification sur internet me permet de découvrir que la mort d'Aldred n'est pas encore connue ! Soit elle est très récente, soit les autorités font barrage, mais dans tous les cas c'est une information qu'il ne faut sûrement pas communiquer pour le moment. Je textote donc rapidement à mon boyfriend...

Comme ça; un collègue m'a conseillé la lecture de ses articles. Je t'appelle dès que je peux. Bisous.

... une réponse qui n'est pas vraiment la vérité mais n'est pas non plus un mensonge éhonté. Je ne me sens pourtant pas très fière au moment d'appuyer sur "envoyer"; non pas que le mensonge me dérange quand il est nécessaire, et j'ai été quelque peu turbulente dans ma jeunesse, mais vis-à-vis d'Erik, je ne sais pas, cela me fait quelque chose. Ce type est tellement parfait...

<pense:>... où tu es trop amoureuse pour voir ses défauts ! me dis-je en rigolant.

...

Il me faut une quinzaine de minutes pour rejoindre l'appartement à pied en longeant le parc de la Maison Blanche par la 17ème Rue, et comme je suis dans les temps, j'opte pour la marche à pas rapides, histoire de m'aérer l'esprit. J'ai toujours mon dossier sous le bras, ce qui ne choque pas vraiment à cette heure de déjeuner où tous les cadres du business district se rendent à leurs repas d'affaires, mais je ne l'ai pas encore ouvert. J'ai cinq heures d'avion devant moi pour prendre connaissance de l'enquête, largement de quoi potasser pour ne pas arriver complètement ignorante sur la côte ouest.

Une fois "at home", je récupère une valise qui peut passer pour un bagage cabine histoire de ne pas perdre de temps au débarquement et j'empile un peu de tout; je ne sais pas vraiment ce dont j'ai besoin alors je prends à la fois des vêtements un peu habillés, type corporate suit, et des choses plus décontractées comme des jeans et des débardeurs. Petite inspiration soudaine, j'emporte même un maillot de bain; après tout, on ne sait jamais ! Des affaires de toilettes, une serviette (en général l'hôtel fournit mais bon...), encore deux ou trois bricoles... en tassant un peu, ça passe ! J'appelle la compagnie des taxis et prends une douche rapide le temps qu'il arrive.

1:20 pm, direction l'aéroport. Je suis dans les temps, même si il y a de la circulation.

...

Arrivée à Ronald Reagan Airport, l'aéroport de Washington pour les vols intérieurs, je me présente au guichet, m'enregistre rapidement et prends enfin le temps d'appeler Erik tout en potassant les revues dans un distributeur de presse; je cherche plus particulièrement des articles d'Aldred pour me documenter sur la victime. Avec mon chéri, je reste vraiment évasive sur le motif de mon enquête, secret professionnel oblige, et même si je sens bien que la curiosité le pique (après tout, il est journaliste !), il a la politesse de ne pas trop insister. Nous échangeons quelques mots doux mais nous ne nous attardons pas; après tout, nous sommes tous les deux "au travail".

A l'heure d'embarquer, je me présente à l'officier de sécurité, présent désormais sur tous les vols intérieurs depuis le 11 septembre. Je lui présente mon insigne ainsi que mon arme de service; après un bref échange avec le commandant de bord, je suis autorisée à la garder et les types, sympas, me proposent un surclassement qui me permet de voyager en business first; toujours plus agréable pour lire mon dossier. Je crains un instant que cette petite attention me vaille un interlocuteur pour "faire la conversation" pendant le vol, mais non, même pas. J'apprécie d'autant plus !

Finalement, le push truck commence à peine à faire reculer l'avion que je me plonge dans mon dossier, écouteurs sur les oreilles, faisant néanmoins attention que personne ne vienne lire par dessus mon épaule. Bon, le risque n'est pas énorme; les quelques passagers présents dans la partie business ont le nez sur leur labtop... ou dorment déjà. J'avoue que je les envie un peu !

[Tawana Delgado(Skye)]

Après avoir géré cela, on va s'occuper de l'avocat pour mon oncle. Ca tombe bien, j'en connais un, aussi je compose le raccourci de numéro le plus utilisé sur mon téléphone.[/rp]

Allo Hailey ?

Hailey

- Hey, comment ça va ? T'es déjà au bureau ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je souris.

Oui, et je risque d'en repartir. On m'a confié une enquête à Palm Springs donc je vais devoir dormir là-bas. Un oncle s'est fait accuser de meurtre, et un agent de DC et moi allons devoir enquêter.

Voilà pour l'explication rapide.

Et il faudrait un avocat pour mon oncle... Il est hobo et sans le sou, mais tu serais okay ?

[Tawana Delgado(Skye)]

Il y a eu un silence au téléphone pas à cause de ce que vient de lui demander Cal mais un coup d'oeil à son agenda.

Hailey

- Bien sûr tu peux compter sur moi. Je peux être à Palm Springs dimanche fin de matinée jusque lundi matin. Dès que tu as le rapport de police tu peux me faxer ça à la maison, pas au bureau avec mon père. Je regarde et on se rappelle pour faire le point. Tu peux donner mon portable à la police et mon nom, je défendrais ton oncle.

Qui est la victime ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je souris, j'étais sûre qu'elle serait partante.

Jessica Aldred, journaliste d'investigation au LA Daily News.

Pas besoin de lui vendre le journal, native de Los Angeles elle le connaît aussi bien que moi, si ce n'est mieux.

Récemment elle a divulgué une affaire sur la mafia, c'est peut-être lié, ou pas. Quoiqu'il en soit, je te faxe tout ce que je peux dès que c'est disponible, sans aucun souci !

Pas d'informations sur la gentillesse de mon oncle, elle le découvrira mieux elle-même et je ne peux me permettre de trop l'influencer. Comme disait un ami de mon père, l'essentiel n'est pas que l'avocat pense son client innocent, mais qu'il pense qu'il puisse aider son client.

[Tawana Delgado(Skye)]

Il y eut un blanc au téléphone.

<pense:>"Ah oui quand même ..."

Hailey

- J'ai lu ses articles, très intéressant, mafia italienne, mafia japonaise et elle allait en écrire un autre à la rentrée. Ca pourrait être un motif.
Bon je rassemble que j'ai et j'attends ce que tu peux m'envoyer.

Un autre blanc.

Hailey

- Et ne t'inquiètes pas pour ton oncle.

[Cal Wilson(Fañch)]

Même si elle ne peut pas me voir, je fais un clin d’œil alors que je suis au téléphone.

Je ne m'en fais pas, je te fais confiance. A très vite donc.

Je raccroche puis je lui renvoie un texto.

[Ce message contient une section privée que vous ne pouvez voir]

Puis on va faire le tour des affaires courantes, voir ce qui doit être expédié avant 400 pm, comme ca je partirai assez tôt en cas de bouchons pour ne pas arriver en retard à l'aéroport. Et si rien de spécial ne se passe, à l'heure dite je quitte le bureau pour retourner vers l'ouest, quasiment jusqu'au bord de l'océan. Pas si loin de chez moi en fait !

[Tawana Delgado(Skye)]

Pas grand chose dans les affaires courantes à expédier où alors c'est Moore qui a allégé la pile pou permettre de s'occuper de l'urgence. Quoiqu'il en soit pas de souci pour quitter le bureau à 1600 et prendre la direction de LAX pour chercher l'agent Delgado.

[Cal Wilson(Fañch)]

A 1600 pétantes j'ai les réservations d'imprimées, direction l'ouest. Déjà la highway commence à se charger, mais j'évite l'essentiel des bouchons vers Downtown. Je fais juste un crochet chez moi, le temps de préparer un sac avec des vêtements, un grand sac à dos militaire qui en a vu bien d'autres, un panneau et direction LAX, les affaires dans le coffre.
Je trouve largement une place et je me dirige dans l'aérogare, badge bien visible car j'y suis armé, c'est de ma responsabilité. J'avise l'avion qui arrive de Dulles et je me place à la porte de sortie, portant le panneau T. DELAGDO dans des lettres propres, carrées, appliquées. Je suis curieux de ce à quoi elle ressemble, mais travailler avec un agent de DC, et surtout sur le terrain, ca va être très intéressant !

[Tawana Delgado(Skye)]

@Uphir

Le dossier fait état de la découverte du corps de mademoiselle Aldred dans le Taquitz Canyon. Monsieur John Medina en est le guide officiel a découvert l'individu surnommé DonDon Poys'boy Wilson errant sur le domaine de la réserve lors de son tour matinal avant l'arrivée des visiteurs. Ce dernier couvert de tâches de sang n'arrêtait pas de délirer. A part le nom du canyon et le mot nukil qui n'a pas été traduit dans le rapport, on a rien pu tirer d'autre du vieil homme qui semble être fou. Néanmoins en le suivant, John Medina a découvert le corps de mademoiselle Aldred affreusement mutilé près de la grotte du dit Canyon.
Il a alerté les autorités et la zone a été bouclée. Vu l'état de la victime, les enquêteurs ont décidé de tenir cette mort secrète à l'abri des caméras et des journaliste d'autant que le seul suspect est ce vieil homme amérindien dont les vêtements porte du Sang de la victime qui semble avoir perdu la tête.
Autant dire que les photos des lieux et de la victime laissent perplexe quand à la sauvagerie de ce qui s'est passé là. La victime n'a pas été violée et elle n'était pas attachée. Dès première estimation, la mort remonte à la vieille vers 20H00 en attendant plus de précision du légiste, il est fort probable que quelques puma sauvage en aient fait une partie de leur repas.

Le rapport est signé par le lieutenant Frank Bukanon, "Detective Bureau Commander" et Mike Adamson, sgt "Dept Crimes against persons".

Restera à chercher sur place aux archives du Daily News, les articles écrits par Jessica Aldred car le buraliste à l'aéroport t'aura spécifié que malheureusement les derniers exemplaires se sont vendus comme des petits pains dès que Jessica Aldred sort un article, ce qui était le cas le mois dernier. D'habitude pourtant il lui reste quelques numéros

[Tawana Delgado(Uphir)]

Dès notre plus jeune âge, nous sommes confrontés à la violence, que ce soit consciemment ou inconsciemment par ailleurs. Les actualités qui tournent en boucle sur les chaînes d'informations, les oeuvres de fiction où la violence est présentée comme la solution à tous les problèmes, les disputes dans la rue entre automobilistes et/ou passants, les agressions à l'école pour des motifs futiles... et j'en passe ! Je ne suis pas un ange, non, loin de là; et j'ai sans doute été plus souvent le loup que le mouton ! Mais, soyons honnête; en découvrant les photographies de la scène de crime et de la victime, je ne peux réprimer un frisson ! Il y a un monde entre se confronter à la violence "virtuelle" et être au coeur d'un fait réel... je sens un déroutant mélange de dégoût et de fascination m'envahir, et il me faut quelques minutes avant de reprendre mes esprits. Je suis enquêtrice au B.I.A désormais et ce genre d'affaire fait partie de mes attributions.

Je m'efforce de respirer calmement, et rassure un business man à deux sièges de moi qui s'inquiète avec sollicitude d'un éventuel mal de l'air. Je commande auprès des hôtesses une boisson et un snack sucré... <pense:>c'est vrai que j'ai même pas mangé avec tout ça ! ... histoire d'avoir un coup de fouet et me replonge dans le dossier, m'efforçant de l'aborder sous un angle professionnel et non sous le coup de l'émotionnel.

Je commence à lister les chose à faire:

• Se rendre sur les lieux du crime.
• Interroger John Medina.
• Interroger les deux enquêteurs.
• Se renseigner sur les conclusions de l'autopsie.
• Localiser l'endroit où logeait la victime; une perquisition ?
• Et bien évidemment, interroger le principal suspect.

Ceci fait, et alors qu'il doit rester un peu moins d'une heure de vol, je referme le dossier et le cale contre moi dans un sursaut de paranoïa. Je ne peux m'empêcher de fermer les yeux, écouteurs sur les oreilles, et la fatigue des nuits trop courtes aidant, je finis par m'assoupir alors que la voix (lointaine) du commandant de bord annonce le début de la descente vers l'aéroport de Los Angeles.

[Tawana Delgado(Skye)]

Hôtesse Delta Airlines

- Mademoiselle Delgado ? Nous venons d'attérir Mademoiselle

Une voix féminine et agréable tire Tawana de son sommeil alors que l'avion est à quai et que les passagers de la classe économique débarquent déjà. Une prévenance et une attention qui est importante pour la compagnie. Elle attend que la jeune femme assoupie émerge et propose même un café à emporter. C'est ensuite le temps de débarquer avec les formalités que cela implique même pour les vols intérieurs.
A la sortie un type d'1,90 m chemise blanche, jeans d'excellent facture, boots "Under Armour" insigne à la ceinture à gauche et armé, porte un panneau avec T. Delgado bien visiblement écrit.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Le réveil est plus brutal que le toucher des roues de l'avion sur la piste, et il me faut quelques secondes avant de réaliser où je suis, quand je suis, et ce que je fais là ! Je regarde l'hôtesse avec des yeux ronds de surprise, avant finalement de sourire: Je crois que je me suis un peu endormie !

Je m'étire, tentant de réveiller mon corps (et mon esprit), puis finalement, à l'attention de mon interlocutrice et aussi aimable qu'elle le fut: Je vous remercie pour le café, c'est très tentant... mais j'en bois déjà trop !

Je réunis mes affaires pendant que l'avion se vide petit à petit, vérifie que le dossier d'enquête est bien là, récupère mon bagage à main dans le coffre au dessus de ma tête et quitte l'appareil sans manquer de saluer le personnel vraiment sympathique, ainsi que l'officier de sécurité. Alerte, je traverse l'aérogare d'un pas rapide pour me diriger vers les contrôles, que je franchis après une brève attente, mes papiers et mon badge me permettant d'échapper au plus gros des formalités.

En quittant la zone des arrivées, je cherche mon téléphone pour appeler l'agent Wilson et le prévenir mais finalement, dans les quelques personnes qui se pressent qui pour accueillir un proche, qui des touristes, je repère sans difficulté mon (futur) coéquipier qui a pris les devants et m'attend avec un panneau à mon nom. Je me dirige donc sans hésitation vers lui et...

Agent Cal Wilson ? Tawana Delgado du B.I.A, à Washington !

Spoiler

@Fañch La jeune femme qui te tend la main pour te saluer est une assez jolie métisse d'environ 25 ans. Peau légèrement matte, cheveux longs châtains s'éclaircissant sur les pointes, yeux marrons, un côté latina indéniable mais mélangé à d'autres origines, probablement amérindiennes bien que cela ne soit pas évident au premier abord. Bien qu'elle ne te fixe pas spécialement, son regard a quelque chose d'assez intense, de... fier !? Elle n'est pas très grande (un peu moins d'1m70) et sa silhouette est plutôt fine; on la devine légèrement athlétique, mais sans musculature dessinée. Elle est vêtue d'un jean noir plutôt serré, d'un débardeur blanc de bonne facture, et elle a jeté sur ses épaules une veste légère assortie à son jean. A ton image, elle porte son insigne du B.I.A à la ceinture, et son arme est dissimulée (probablement un holster à port discret dans son dos). Elle ne porte pas de bijou et son maquillage est très léger.

[Cal Wilson(Fañch)]

Spoiler

@Uphir Celui qui t'attend est un homme de presque la trentaine, bien rasé, plutôt grand, musclé avec des épaules bien développées. Il porte une chemise sans débardeur dessous aux manches relevées jusqu'à mi-avant-bras, musclés eux aussi. Il a également un bon jeans bleu, des chaussures noires à moitié sport, à moitié randonnée. Son regard est intense malgré son air calme, comme s'il était constamment aux aguets et prêt à quelque chose. Au poignet gauche il porte une montre avec le cadran à l'intérieur. A l'autre poignet, un simple bracelet de perles avec des pendentifs en forme de plumes représentant son héritage, mais pour le reste on dirait presque plus un universitaire de terrain blanc musclé qu'un agent de terrain. Hormis à son holster, qui lui n'a rien de trop commun avec ce qu'a déjà vu Delgado auprès des autres agents, holster de ceinture noir mat, avec les deux chargeurs règlementaire situés sur la hanche gauche et pas légèrement sur l'avant comme la plupart des agents. Et d'une façon de se déplacer.

Je regardais les passagers sortir les uns après les autres, cherchant directement une personne sans doute armée, portant sans doute un badge. Depuis le 9/11 c'était souvent comme ca, et du reste c'était la façon la plus simple de voyager avec son arme quand on était agent fédéral.
En voyant la jeune femme se diriger vers moi, je baisse le panneau et souris en lui tendant la main.

Enchanté agent Delgado. En effet, Cal Wilson, agence de Californie du Sud.

Très mécaniquement mes yeux ont cherché son arme pour la reconnaître, regarder comment elle était portée, sécurisée. Juste un très bref coup d’œil. Appelez ça déformation professionnelle...

[Tawana Delgado(Uphir)]

A moins de s'attarder particulièrement sur une partie de mon anatomie, ce qui serait pour le moins indélicat, aucune arme apparente sur ma personne; toutefois, l'oeil expert de Cal peut apercevoir, à l'occasion d'un moment où je le précède dans l'aérogare, une protubérance discrète mais caractéristique au bas du creux de mes reins. Clairement, mon arme se trouve là, dans un étui inside à port dissimulé. Avec le bas de la veste et sans (son) expérience, impossible de l'apercevoir. Et malgré ses connaissances, l'agent ne peut deviner de quel type il s'agit... bien qu'assez classiquement, il est probable que ce soit un 9mm semi-automatique. Une dotation standard.

Je n'ai avec moi qu'un bagage à main que je fais rouler derrière moi, et après un "blanc" qui n'a rien de choquant lorsque deux inconnus se rencontrent, je relance néanmoins la conversation d'un ton agréable:

J'espère que vous ne m'avez pas attendu trop longtemps.

[Cal Wilson(Fañch)]

Un sourire quand je réponds.

Nullement. Venez, on va se mettre en route.

Et je commence à me diriger vers la sortie de l'aéroport, tranquillement. Je me tiens sur sa gauche, volontairement, et reste attentif aux alentours.

J'ai réservé ce matin à Palm Springs. On devrait arriver en début de soirée, normalement...

Je vérifie l'heure à ma montre d'un coup de poignet.

Les highways devraient être moins chargées, on devrait mettre dans les deux heures à arriver. On pourra profiter de la route pour discuter de la marche à suivre, notamment concernant mon rôle un peu bâtard.

Une fois sortis de l'aérogare, je me dirige vers ma voiture, une Mustang bleue rutilante. Il fait encore bien chaud, j'ai chaussé des lunettes de soleil au verre réfléchissant oscillant du jaune au rouge.

Spoiler

J'ouvre le coffre et fait signe à l'agente qui m'accompagne.

Mettez votre sac à côté du mien, je vous en prie.

Normalement il y a la place à côté, le sac militaire a beau prendre de la place ca ira. Je lui ouvre la portière et entre dans la voiture, profitant du temps qu'elle s'installe pour mettre en marche le GPS vers notre hôtel.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Ce Wilson semble avoir quelques manières, et j'apprécie son accueil et sa prévenance. J'apprécie également qu'il n'élude pas la question de son rôle dans cette enquête au vu de son lien avec le suspect numéro 1, mais ne relance pas immédiatement sur le sujet; j'avoue que je pensais qu'il viendrait beaucoup plus tard dans la conversation, mais hoche néanmoins la tête lorsque mon coéquipier l'aborde pour montrer qu'il s'agit pour moi aussi d'un point "sensible". J'installe mon sac au côté du sien tout en remarquant non sans humour que ma valise est bien légère à côté de son barda; et après on dira que ce sont les filles qui transportent leur maison lorsqu'elles partent en voyage !

Je m'installe côté passager non sans lâcher un compliment sur le véhicule: Jolie voiture... mon père apprécierait !

[Cal Wilson(Fañch)]

Je souris en démarrant, après qu'elle se soit attachée, et je démarre tranquillement. Jusqu'à Riverside, pas besoin du GPS, et même là Palm Springs sera indiqué. Il faudra juste de l'aide sur la fin pour trouver facilement l'hôtel, même si j'ai des cartes si besoin dans la portière.

Un des avantages de travailler pour le gouvernement fédéral. Mais vous savez bien que nous les Californiens, on aime faire de la muscu et les muscle cars.

Je continue de sourire, déjà parce que c'est une blague et que malgré tout je colle pas mal au stéréotype, et je le sais. Je prends rapidement la Century Freeway, et on va l'enquiller jusqu'à Norwalk pour commencer. Il va de soi, néanmoins, qu'en tant qu'angeleno je suis à l'aise en voiture et j'ai une conduite souple et agréable, pas besoin de frimer avec cette voiture.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Un des avantages de travailler pour le gouvernement fédéral. Mais vous savez bien que nous les Californiens, on aime faire de la muscu et les muscle cars.

Je vous laisse la responsabilité de vos propos ! dis-je en rigolant. Puis, après un petit silence: Je suis de l'Arizona personnellement... de Phoenix plus précisément. Avant de m'expatrier à Washington pour le boulot !

J'échange quelques banalités[1] alors que nous prenons la direction de Palm Springs, mais assez rapidement, j'en viens au raison de notre déplacement:

Vous avez pu consulter le dossier ?

1.	Je laisse Fañch développer si il le souhaite, sous forme RP ou "en petit résumé".

[Cal Wilson(Fañch)]

Arrivés à Norfolk, je réfléchis rapidement au chemin à parcourir, et j'opte pour la 605 vers le nord. Ensuite on n'aura plus qu'à prendre la Pomonoa Freeway vers l'est jusqu'au désert et la 111 vers Palm Springs, cela permettra de ne pas avoir à se concentrer sur la route à prendre et pouvoir discuter plus tranquillement.
Une fois les banalités écartées, j'apprécie qu'on en vienne au vif du sujet. Je me doute qu'on en viendra bientôt au conflit d'intérêt, mais je la laisse faire feu à son aise.

J'ai pu le consulter rapidement oui. Même s'il ne m'appartient pas de le commenter, il me semble plutôt léger et très circonstanciel. Je n'ai notamment pas vu trace des analyses des traces de sang sur Mr Wilson, mais cela va sûrement arriver, et je pense qu'elles correspondront avec le sang de la victime. Sinon ca serait une trop grosse coïncidence, et on n'a trouvé, selon le rapport, aucun animal mort ou aucune autre victime qui auraient pu expliquer cela, non plus que des blessures suffisantes sur le suspect même.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je suis d'accord. Le dossier est assez parcellaire et il manque beaucoup d'éléments pour avoir une vision plus précise du déroulement des faits. J'ai déjà établi une "to do list" dans l'avions sur ce qu'il y avait à faire, et j'ai sûrement oublié plein de choses...

Je marque une pause, puis finalement décide de tâter le terrain: Cela fait longtemps que vous travaillez pour le B.I.A ? Je veux dire, vous avez déjà fait beaucoup d'enquêtes pour homicide ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête, même impression que moi, et la to-do list est une bonne idée. Nous verrons si je pense à d'autres choses que ma partenaire. Puis, à sa question, je dodeline de la tête.

Cela ne fait pas très longtemps que je travaille pour le BIA non. Je suis arrivé car ils cherchaient un agent avec l'habitude du terrain, enfin, un autre genre de terrain. Néanmoins je n'ai jamais eu affaire à gérer un homicide, juste des délits mineurs.

[Tawana Delgado(Uphir)]

J'ai une petite moue de contrariété à l'évocation du pédigrée de mon coéquipier, et m'en explique assez rapidement: Je ne vais pas te mentir; je n'ai moi-même aucune expérience en la matière et c'est ma première "affaire" au sein du Bureau. Je t'avoue que je suis un peu surprise que le B.I.A délègue une enquête qui m'a quand même l'air assez sensible à deux "débutants". On parle quand même ici d'un homicide, du moins en apparence, d'une personnalité connue...

Consciente d'avoir peut-être "fait peur" à mon interlocuteur, je me rattrape immédiatement: Je ne dis pas que nous n'en sommes pas capables, entendons nous bien ! Mais à part les séries policières, je n'ai pas vraiment de bagage en matière d'enquête criminelle...

Spoiler

Je me permets de passer au tutoiement. D'abord, parce que nous conversons en anglais et qu'il n'y a pas de distinction entre le "tu" et le "vous". Et ensuite, parce que cela me paraît plus naturel au bout d'un certain temps entre deux agents qui vont travailler ensemble.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je ris doucement.

A peu près pareil ! Pas mieux que toi, même si je connais une avocate ca reste limité sorti des cours de procédures en accéléré. Et même au niveau fédéral, ca change pas mal des procédures militaires. Mais ca va le faire, on va y arriver et on a un bureau pour nous soutenir si on a un doute, une question...

Finalement je continue un peu plus au nord pour rattraper directement l'IS 10, au niveau de El Monte, ca sera encore plus simple niveau nav et puis la vue sera un peu plus sympa - même si depuis la 210 on aurait eu les montagnes directement à bâbord.

De ce que je me souviens néanmoins, il nous faudra un mandat pour absolument tout, on n'a même pas de possibilité de flag. Mais quoiqu'il en soit, comment tu vois l'enquête ? Je suggère d'abord de voir si le suspect est bien coupable ou innocent. Tant que cela ne sera pas établi, je devrai me contenter du taxi et de la paperasse, et du soutien numérique. Ca ne me gêne pas, mais bosser à moitié force c'est pas génial.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je réfléchis quelques instants avant de répondre: Oui, c'est évident que si nous pouvons mettre ton parent hors de cause, cela te faciliterait la tâche. Maintenant, on ne peut exclure qu'il soit coupable, même si les éléments véritablement à charge ne me paraissent pas nombreux. Voir, inexistants ! Tu le connais bien ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête.

S'il est coupable, il est coupable. Je le connais peu, je sais juste que c'est quelqu'un de pacifiste, voulant je pense traverser la vie sans faire de vagues, même si on ne l'a jamais trop compris, ni moi ni mi parents. Je pense toutefois que les locaux pourraient t'en dire davantage.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Ok... dis-je simplement en hochant la tête.

Je regarde le paysage défiler par la fenêtre de la voiture, pensive. Puis, inspirée, je lance: Peut-être que je regarde trop de séries hein, mais moi, tel que je vois les choses à la lecture du dossier, je me dis que peut être que Jessica Aldred a été tuée pour ses articles, puis balancée dans ce canyon en espérant que les charognards face le boulot. Ton oncle... c'est bien un oncle, c'est bien ça ?... aurait pu simplement découvrir le corps et essayer de le porter ou je ne sais quoi qui expliquerait qu'il ait le sang de la victime sur les mains...

Je jette un oeil en direction de Cal pour voir comment il accueille ma théorie, mais crois bon de préciser: Bon, ce n'est qu'une hypothèse bien sûr. De toute façon, il y a plein de pistes à explorer !

Je ne peux m'empêcher de jeter un oeil au GPS pour regarder le temps qu'il nous reste avant d'arrivée, comme impatiente de me mettre au travail.

[Cal Wilson(Fañch)]

Au vu du GPS il reste encore deux bonnes heures. Dont au moins une encore entourée de ville, c'est tout aussi impressionnant que la métropole BosWash mais avec un tout autre type d'architecture. A son idée, je hoche la tête.

Oui c'est une possibilité. Reste à voir si les faits collent avec la théorie. On a déjà payé pour vouloir faire rentrer absolument une théorie même si elle n'avait aucun sens.

Malgré moi je me rembrunis. Ca je l'ai vécu déjà, il n'y a pas si longtemps, et ce n'était pas que ma vie qui était en jeu. Puis je jette un coup d'oeil vers ma passagère.

N'hésite pas à dormir si tu veux, il y a encore de la route et ca va être quasiment que de la highway. Si tu veux je te réveillerai quand on arrivera à Cabazon, déjà il y a les plus grands dinosaures du monde là-bas et puis c'est la porte d'entrée vers le désert, on se rapprochera de North Palm Springs. Mais je sortirai avant d'arriver chez toi.

En fait, c'est la seule route vers l'est qui mène directement à Phoenix, avec le passage entre deux chaînes de montagnes ca fait une passe assez sympa.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je ne peux m'empêcher de rigoler à la proposition de Cal: J'ai une mine si affreuse que cela, c'est ça ?

Je redeviens plus sérieuse: J'ai pas très bien dormi ces derniers temps, mais rien à voir avec le boulot et je suis opérationnelle... et d'ailleurs, si tu veux que je conduise à un moment, dis le moi ! Même si, je comprendrai que tu ne veuilles pas confier ta Mustang à une non californienne qui ne fait pas de muscu ! dis-je en souriant.

Je reste par la suite silencieuse, sauf si mon chauffeur souhaite échanger. De temps en temps, je regarde mon portable. J'envoie d'ailleurs un message à Erik:

Bien arrivée à L.A. En route pour Palm Springs. Je t'appelle une fois à l'hôtel. Kiss. accompagné d'un smiley "amoureux".

[Cal Wilson(Fañch)]

Je souris.

Je ne m'en fais pas pour quelqu'un qui conduit dans la folie de Washington. Mais ca va aller, je te remercie, j'ai l'habitude de faire de la route.

En plus là, avec le soleil qui se couche, les températures deviennent plus agréables et il y a peu de monde sur la route. J'ai baissé le son de la radio bien sûr, NPR comme station - plus exactement 89.3 KPCC bien que parfois je préfère KCRW - mais j'ai indiqué à Tawana qu'elle pouvait la monter si elle désirait.
On continue sur l'IS-10 un bon moment, dans le désert, laissant à droite le début de Palm Springs avec l'aéroport, puis je suis le GPS quand il me fait sortir sur Date Palm Drive. Une longue rue vers le sud, les montagnes à l'ouest cachent le soleil et il fait nuit maintenant, j'ai retiré mes lunettes et allumé les phares. J'ai une conduite souple et tranquille, ca se sent que je suis un grand rouleur et que je ne suis pas un de ces jeunes qui ont besoin de se la raconter en suçant leur carburant comme des malades. Et c'est l'Etat Fédéral qui paye, double raison pour faire attention.

La route est bien, bien longue avant que je ne tourne à droite sur Gerald Ford Drive, mais presque tout de suite c'est le bout de la route et l'hôtel, le Holiday Inn Express & Suites Cathedral City. Je me gare tranquillement.

Nous voici à notre camp de base ! J'ai imprimé les réservations, elles sont dans la boîte à gants. Chacun sa chambre mais elles sont côte à côte, non communicantes.

Je la laisse sortir les deux feuilles, la boîte à gants est bien rangée et organisée. J'en profite pour ouvrir le coffre, sortir mon sac et le passer sur mon dos. Il n'est pas tellement plein que ca, mais les chemises, même bien pliées, ca prend vite de la place si on ne veut pas les froisser. Puis, une fois que ma partenaire a récupéré son sac, je ferme le coffre et verrouille la voiture avant d'entrer dans l'hôtel, après elle.

[Tawana Delgado(Skye)]

Difficile d'avoir l'impression d'un hôtel de base à Palm Springs, pourtant le Holiday Inn Express est un des plus accessible mais l'entrée fait figure de série télévisée pour celui qui n'a pas l'habitude des hôtels des stations balnéaires de la côte ouest.

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On est en juin et la ville accueille déjà pas mal de touristes, des pensionnés qui ont une résidence secondaire, des patrons de Star-up qui prennent la vie cool, des internationaux qui visitent la côte avant que la chaleur étouffante de l'été, des personnalités, acteurs, chanteurs, hommes politiques, journalistes qui n'ont pas à attendre les périodes de congés officiels;

La réception est assez solennelle avec ses panneaux de bois sombres mais c'est le standard dans ce genre d'hôtels.

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Avec plus de 80% de blancs dans sa population, la jeune femme a l'accueil est typée, clairement Améridiene peut-être mêlée à du sang mexicain, jeune et assez jolie, en tout cas avec le sourire indispensable dans ce genre de métier. Elle prend les réservations que lui tend l'agent Wilson, valide sur son terminal et se retourne pour prendre les clefs sur le panneau tout en vous expliquant dans le détail et sans arrêter de sourire les modalités de l'hôtel pour le service, le petit déjeuner, le coin business, la salle de conférences et le check de la chambre.
Vous avez ensuite tout le loisir d'aller vous installer et de décider de ce que vous allez faire, souper à l'hôtel, sortir en ville, prendre une douche avant ou vous faire monter un repas léger dans la chambre et discuter du dossier.

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La nuit ne faisant que commencer, à Palm Springs, vous avez toutes les possibilités y compris celle d'aller au Casino.

[Tawana Delgado(Uphir)]

J'ai un petit sourire en découvrant la préposée à l'accueil de notre hôtel dont les origines semblent avoir quelques points communs avec les miennes. Loin de moi de vouloir attraper la grosse tête, mais je crois que le mélange fonctionne plutôt bien ! Je garde bien évidemment pour moi ces réflexions et me contente de prendre possession poliment des clefs de ma chambre, consciente que nous sommes en mission et que l'image que nous donnons se répercute aussi sur l'image de l'Agence.

Les formalités accomplies, je propose à Cal un petite pause d'un quart d'heure, le temps de poser nos affaires et de se rafraîchir, puis de nous retrouver dans le hall pour aller diner. Je lui laisse le choix du restaurant, que ce soit en ville ou celui de l'hôtel. Une partie de moi a envie de découvrir Palm Springs by night car je n'y suis jamais venue, mais l'autre partie sait que nous sommes ici pour le travail et que nous allons avoir du pain sur la planche.

Je profite du petit moment dans la chambre pour appeler Erik et lui donner quelques nouvelles, sans bien évidemment parler de l'enquête qui m'occupe.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je remercie la jeune femme à l'accueil et acquiesce à l'idée de Tawana. Une bonne idée de dîner en ville, prendre la température un peu. J'arrive dans ma chambre et je commence par défaire mon sac. Tout est soigneusement rangé, organisé. On pourrait rester ici un moment et je n'ai pas envie de vivre à moitié installé, à moitié parti.
Ensuite, une douche. Malgré la clim de partout, cela fera du bien et je ne sortirai pas avant. Pas la peine de s'éterniser non plus, le temps que le café coule, mais cela me réveille un peu et j'en profite pour changer de chemise, toujours avec un jeans, sobre et passe-partout. Je ne suis pas de ses agents de terrain en costume strict, j'ai assez donné.

Après un quart d'heure pile, je suis de retour dans le hall, toujours armé et badgé au cas où. J'ai fouillé dans ma mémoire pour trouver quelques restaurants, et j'ai opté pour le Casa Blanca, un restaurant mexicain à un bloc et demi, comme ça on pourra y aller à pied et s'imprégner encore de l'ambiance locale.

[Tawana Delgado(Uphir)]

En découvrant le choix du restaurant de Cal, je ne peux m'empêcher un sourire en coin. Un mexicain ? Bon choix, mais c'est risqué; ma mère fait les meilleurs tacos que je n'ai jamais mangé. J'espère qu'ils seront à la hauteur ! Je conclue ma boutade d'un petit rire.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je ris doucement, sans faire trop de bruit mais avec toutes les mimiques faciales qui correspondent.

A San Diego il y a aussi d'excellents restaurants mexicains. Mais c'est ce qui me semblait le plus sympa sans devoir faire une longue marche.

Je lui ouvre la porte, et la suit dans l'air encore chaud malgré la nuit tombée pleinement. Il n'y a pas beaucoup à remonter Date Palm Drive, mais il est encore relativement tôt, il y a du monde dans les rues et c'est un plaisir de me glisser entre eux, d'écouter, d'observer, vraiment prendre la température et déjà chercher les mouvements typiques, l'accent local.

[Tawana Delgado(Skye)]

Bien sûr ce n'est pas encore la pleine saison de villégiature, le monde dans les rues n'est rien en comparaison de ce que réunit le Dinah Shore Weekend qui deux mois plus tôt voyait l'importante communauté lesbienne de la ville, 30% défiler dans les rues et afficher sans honte ses préférences.
D'ailleurs le conseil municipal compte plusieurs personnalités qui ne se cachent pas d'être gays.

Les gens que vous croisez sont donc  principalement des blancs de plus de 60 ans, la grosse majorité des habitants à Palm Springs, de riches retraités.
Bien sûr les stars hollywoodiennes, les romanciers, les chanteurs et autres figures friquées se reposent ici mais ils marchent rarement dans la rue avec monsieur et madame tout le monde.

En écoutant les conversations, ce qui revient à plusieurs reprises, c'est l'annonce qu'Hillary Clinton a fait dans la journée. Elle « suspend » sa campagne à l'investiture démocrate et apporte son soutien à Barack Obama dans sa campagne présidentielle contre le républicain John McCain.
Une surprise visiblement dans les bouches des personnes que vous croisez. Déjà cette campagne s'annonçait historique entre une femme blanche  et un homme noir mais là son retrait, beaucoup se demandent ce qui a pu motiver cette décision. Clairement son annonce diffusée sur Fox News a chaque bulletin alimente les conversations.

[Cal Wilson(Fañch)]

J'ai l'impression de me promener dans certains quartiers de Los Angeles. Presque. Ici ca ferait presque plus Orange County en fait. Mais c'est la première fois que je viens ici, assez étrangement, alors que ce n'est pas si loin de chez moi. Toutefois ils ont leur bureau à eux, avec leurs affaires à eux, et de mon côté c'a toujours été bien plus tranquille. J'ai longtemps servi de réserve et de force de frappe plus que d'enquêteur, et c'est d'ailleurs pour ca qu'on m'a demandé au BIA.

Tu es déjà venue à Palm Springs ?

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je profite de la balade nocturne, observant la ville et son animation. Pour un peu, j'en oublierai les raisons de notre présence ici, et Cal et moi pourrions passer pour un simple couple de touristes. Quand il m'interpelle, je réponds simplement: Non, c'est une première. Jamais eu l'occasion de venir. Et toi ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je secoue la tête.

Non plus. J'ai bien plus parcouru la côte que l'intérieur des terres comme ca.

On arrive au restaurant, il ne paye pas forcément de mine[1] vu de l'extérieur, j'avoue, mais l'odeur qui s'en dégage est sympa. Du coup j'ouvre la porte à ma collègue avant d'entrer après elle, en jaugeant rapidement s'il reste de la place dans les boxs ou au bar. Le bar, en tout cas, est très sympa, la déco rétro-éclairée me plait beaucoup !

1.	Celui de Cathedral City

[Tawana Delgado(Uphir)]

C'est... coloré ! dis-je en regardant la déco du restaurant avec une petite moue pas franchement convaincue. Mais l'important, c'est ce qu'il y a dans l'assiette ! m'empressè-je d'ajouter avec un sourire pour rassurer mon partenaire sur son choix. On prend un box si possible ? Ce sera plus tranquille pour discuter... pas forcément boulot d'ailleurs.

Quitte à passer quelques jours ensemble sur cette affaire, autant faire plus amples connaissances.

[Cal Wilson(Fañch)]

A son évocation de l'aspect, je souris.

Les meilleurs coins de LA, c'est pas Philippe's ou ce genre de chose, ce sont les petits trucks foods ou les gargottes. Je pense qu'à DC il y a aussi ce genre de surprises pour ceux qui savent.

Après je suis quelqu'un d'aventureux niveau repas, quand je visite ca ne m'a jamais rebuté, quitte à me tromper ! Je la suis jusqu'au box qu'elle a choisi et je m'installe en regardant le menu. C'est certainement coloré mais ils ont l'air de faire un truc à peu près mexicain, plus que ce qu'ils appellent le Tex-mex en Europe par exemple.

Un apetizer ? En tout cas, ouvre le feu !

Assez curieux de savoir ce qu'elle va demander, et ce que je peux essayer d'en déduire sur elle. Ca n'a jamais été mon fort mais c'est un jeu que j'aime essayer.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Mon regard parcourt la carte, un brin blasé, avant de finalement s'éclairer: Woh ! Ils sont des jalapeños. On en trouve pas partout... je me laisserai bien tenter ! Avec un burrito poulet... ils ont pas de nachos ? dis-je en retournant la carte. Et toi tu prends quoi ?

[Cal Wilson(Fañch)]

J'ai déjà posé la carte, c'est amusant de voir l'humeur de quelqu'un changer du tout au tout avec un simple plat. Mais ca m'était déjà arrivé aussi, finalement c'est une bonne pioche ce restaurant !

Je vais prendre des fajitas végétariens, avec un jus de fruits.

Autant crever l'abcès, d'une certaine façon, tout de suite. Je ne suis vraiment pas fun au niveau des repas ! En fait, à la réflexion, je ne suis pas fun dans la vie tout court.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je ne relève pas les choix de Cal, soit par politesse soit simplement par indifférence. Je rends la carte aux serveurs avec le sourire. Puis vient le moment un peu redouté; je suis avec un inconnu au restaurant, certes pour le travail, on a échangé les banalités d'usage et n'avons plus l'excuse du choix du menu pour relancer la conversation. Une situation toujours un peu compliquée; parler boulot ou parler d'autre chose ? Je tape un peu au milieu:

On commence par quoi demain ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je me rencarre dans la banquette en réfléchissant.

Peut-être qu'il faudrait que tu rencontres l'accusé pendant que je relis le dossier ? La scène de crime est trop polluée, et il est hors de question que je le rencontre avant qu'éventuellement il ne soit mis hors de cause.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je prends quelques minutes pour réfléchir, avant de suggérer: Oui, pourquoi pas. Mais je rencontrerai bien les enquêteurs principaux en premier lieu, voir ce que eux ont vu, constaté et obtenu du "suspect", avant de me jeter dans le grand bain.

Cal pense t'il que j'ai déjà interrogé un suspect ? Peut-être devrai-je lui dire ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je secoue la tête. A force de parler avec des avocats, et pour avoir pratiqué - dans d'autres circonstances - j'ai d'autres idées. Pas forcément meilleures, mais j'ai pratiqué.

Non, commence par l'interroger. Ainsi tu te feras une idée neuve et ensuite tu pourras la partager avec les enquêteurs. Sinon tu vas arriver avec leurs idées et leur vision, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

Je m'écarte un peu alors qu'un serveur pose nos verres.

Et si tu veux je regarderai ça de l'extérieur. Mais je ne pourrais pas entrer dans la salle d'interrogatoire.

[Tawana Delgado(Skye)]

Le resto se remplit peu à peu, une population assez jeune, branché qui clairement a les moyens. Le bar commence à s'animer de conversions en espagnol, en anglais, la musique monte d'un ton sans que ce soit gênant pour parler à table, c'est même l'idéal pour qu'on ne capte pas les conversation de la table d'à côté.

Les serveurs ont le sourire, ca va être le week end, plus de monde, plus d'animation, plus de pourboire.

Rapidement les jalapeños arrivent servis avec une généreuse portion de sour cream et de guacamole et plusieurs tables semblent apprécier cette mise en bouche qu'on sert avec des margaritas.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je pourrais apprécier l'atmosphère de l'endroit si les dernières paroles de Cal ne me préoccupaient pas tant. Je comprends son point de vue, bien sûr, mais...

Woh... dis-je en me renfonçant dans la banquette: ... c'est un peu comme si tu me demandais de me jeter dans le grand bain, sans bouée, et avec des requins !

J'essaie de repenser au dossier que j'ai lu l'après-midi même dans l'avion, et il me semble plein de "vide"... ou en tout cas, il ne répond pas à toutes mes questions !

Je manque d'atouts pour commencer directement par interroger ton on... le suspect ! Je veux dire, il va pouvoir me raconter ce qu'il veut, je n'aurai rien pour infirmer ou confirmer ses dires. Il pourrait même me faire des aveux circonstanciés qui soient matériellement impossibles. Cela me paraît risqué comme stratégie...

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête.

Oui mais l'idée c'est plus de prendre un premier contact. Te présenter, le pousser à se présenter, sans encore aborder l'affaire. Peut-être une ou deux questions pièges sur son passé, histoire de vérifier à quel point il est prêt à te mentir ou te dire la vérité. Juste pour voir si on peut lui faire confiance, et lui faire comprendre que si jamais, par hasard, il était innocent, il puisse te faire confiance. Et te faire ta propre idée sur lui avant de la confronter aux enquêteurs.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Ok... une première approche alors, sans évoquer les faits. Ca me va. Je me sentais pas trop de me lancer en aveugle...

[Cal Wilson(Fañch)]

Et puis ca te permettra de te faire ta propre idée du suspect. Ca peut arriver de se planter, ca m'est arrivé aussi, mais au moins tu vas arriver sans aucune idée préconçue, ca peut tuer une enquête. Pareillement, le fait qu'on vienne de l'extérieur ca peut jouer en notre faveur par certains côtés.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Ok, ok... tu m'as convaincu ! dis-je avec le sourire. Même si j'adopte un air détendu, au fond de moi, il y a quand même une pointe d'appréhension à l'idée d'interroger sans filet, et sans aide, un suspect. Ce même tiraillement qui vous prend au ventre avant de passer un examen par exemple. Je sens que je ne vais pas très bien dormir, mais bon, c'est le job.

[Cal Wilson(Fañch)]

C'est vrai que j'ai le rôle facile à donner des conseils, pas forcément adaptés, d'autant plus que je n'aurais pas à interroger le suspect... Par contre lire le dossier ca je pourrais le faire et je n'y manquerai pas !

S'il y a d'autres suspects plus tard, ca sera à moi de m'en occuper en échange !

[Tawana Delgado(Skye)]

Le resto continue de se remplir, quasi exclusivement une population jeune, normal vu la musique. Le service va assez vite, impeccable et avec le sourire des serveurs tandis que derrière le bar, toutes les places sont prises et que les cocktails, avec ou sans alcool sont aiignés par les barmen.
Vous avez eu le temps de savourer l'entrée avant que le plat de résistance arrive, fumant et odorant dans des assiettes colorées.

[Tawana Delgado(Skye)]

Le serveur vient débarrasser vos entrées terminées et quelques minutes plus tard le plat arrive. Juste le temps pour que Cal sente son portable vibrer dans sa poche. Au premier coup d'oeil, le numéro n'est pas celui d'un de ses contacts mais c'est un numéro local.

[Cal Wilson(Fañch)]

Quand je sens mon téléphone vibrer je fronce les sourcils. Je suis loin sur la liste de rappel mais ca peut toujours arriver. Quand je vois l'indicatif local, et pas un des numéros en mémoire, je suis un peu plus soulagé. Mais curieux quand même.

Excuse-moi, un appel local.

On peut sentir néanmoins que je suis curieux et que je ne m'y attendais pas. Je sors du restaurant et je décroche.

Cal Wilson à l'appareil.

[Tawana Delgado(Skye)]

John Medina

- Bonsoir Monsieur Wilson, je m'excuse de vous déranger aussi tard en fin de semaine, je suis John Medina. Nous ne nous connaissons pas, je suis guide à Taquiz Canyon près de Palm Springs.

Il y eu une pause pour laisser à son interlocuteur le temps de le situer.

John Medina

- Je m'excuse par avance de m'immiscer dans ce que vous considérez surement comme privé monsieur Wilson mais c'est moi qui ait découvert votre oncle à côté de la victime en faisant ma ronde avant d'ouvrir le parc aux touristes et Ollie Cromwell m'a confirmé vous avoir appelé.

Une nouvelle pause laissant cette fois-ci réagir son interlocuteur. Le ton est calme, posé, très respectueux laissant transparaître la personnalité de John Medina que les locaux appellent Long John en raison de ses 1,97 m

[Cal Wilson(Fañch)]

Je pèse soigneusement le pour et le contre avant de répondre.

Je vous remercie de votre appel monsieur Medina. Vous savez, néanmoins, que je suis chargé de l'enquête et que donc tout ce que vous pourrez me dire à ce sujet sera retenu à la charge ou à la décharge de mon oncle.

Je préfère jouer cartes sur table. Quitte ensuite à le faire venir au bureau pour prendre sa déposition - ou la vérifier s'il l'a déjà faite.

[Tawana Delgado(Skye)]

John Medina

- Je comprends. Vous êtes basé à Los Angeles m'a-t-on dit. Comptez-vous venir à Palm Spring Monsieur Wilson ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je le pensais bien informé ! Cela dit, il est vrai que de LA à Palm Springs il n'y a qu'un pas, vite franchi.

A vrai dire je suis déjà là, avec ma partenaire sur l'enquête. Nous venons d'arriver et nous comptions reprendre l'enquête de zéro dès demain.

Jusque là, aucun mystère. Et ca pourrait l'inciter à se montrer au bureau voire à se montrer conciliant, même s'il a pu l'être en premier lieu, je ne le sais pas.

[Tawana Delgado(Skye)]

John Medina

- Je suis inquiet pour votre oncle Monsieur Wilson, c'est un bon bougre, un peu spécial certes et j'aimerai l'aider.

Le calme et la sincérité semblent être de mise dans la voix.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je souris.

Oui du peu d'échos que j'ai eu, c'est un homme honnête. Mais pour des raisons de procédures, tant qu'il est suspect, je ne peux pas faire grand chose hormis rassembler des indices et des témoignages. Si vous voulez, vous pourrez venir demain à l'agence de Palm Springs et en parler avec ma collègue. Si mon oncle est innocent, le mieux à faire, c'est d'éviter tout vice de forme.

Je suis très partagé. Moi aussi j'aimerais aider mon oncle, et cette marque spontanée d'affection pour lui me touche. Mais j'ai peu de marge de manœuvre, pour le moment.

[Tawana Delgado(Skye)]

John Medina

- J'ouvre le parc à 9:00 am Monsieur Wilson et avant j'ai une bonne heure pour checker toutes les installations. Et le soir pareil, je fais le tour pour voir qu'aucun touriste n'est égaré. Je préfèrerai vous rencontrer sur le terrain à l'heure du déjeuner.
Bien sûr si c'est un convocation officielle dans les bureaux je peux m'arranger mais je ne suis pas sur de trouver quelqu'un pour demain matin, il est déjà plus de 21h.

Il y un instant de silence avant ue long John ne dise

John Medina

- Et puis j'ai des choses à vous dire sur l'endroit.

Des choses qu'il n'avait pas dit aux enquêteurs, des choses qu'on ne dit pas aux blancs qui ne comprennent rien aux esprits.Il espérait que le neveu de Don Poys'boy Wilson capte qu'il fallait mieux venir sur le terrain même si c'était un citadin.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête. J'ai beau vivre en ville, je ne suis pas vraiment un simple citadin, mais ca il ne peut pas le savoir. Je ne crois pas que mon oncle ait connu ma vie professionnelle.

Très bien monsieur Medina, nous viendrons vous voir. Il faudra de toutes façons que nous allions voir la scène de crime, ce sera l'occasion !"

Après qu'on se soit salué, je raccroche et je retourne dans le restaurant.

Excuse-moi, c'était John Medina, le guide de Taquiz Canyon. Mon superviseur l'a prévenu qu'on était sur l'enquête, et il aimerait me parler des lieux du crime. C'est aussi lui qui a découvert le suspect à côté du mort, c'est donc une double occasion d'aller le voir quand l'enquête le nécessitera ?

[Tawana Delgado(Uphir)]

Je profite de l'absence de Cal pour jeter un oeil à mon portable et échanger quelques textos avec ceux qui m'en ont adressé; non pas que je sois très sociable, mais j'ai quand même mon petit réseau d'ami(e)s et de contact(s). Lorsque mon coéquipier revient, je range poliment mon téléphone et écoute ce qu'il me dit au sujet de ce "mystérieux" appel.

Parfait... je l'avais "ciblé" comme l'une des personnes à auditionner. Voilà qui nous fait gagner du temps... Puis, après une petite pause: Notre emploi du temps pour demain commence à prendre forme. dis-je avec un sourire confiant.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je hoche la tête.

Oui ca commence à ressembler à quelque chose ! Je sens que ce sera une journée bien chargée !

[Tawana Delgado(Skye)]

Vous continuez sur cette lancée ou on fait une éclipse et on passe au lendemain ?

[Tawana Delgado(Uphir)]

Cal n'étant pas du genre bavard, je pense qu'on peut passer au lendemain.

[Tawana Delgado(Skye)]

Après avoir terminé le repas et discuté encore un peu, vous êtes rentrés à l'hôtel pour passer une bonne nuit, demain ce sera une journée chargée, rencontrer le suspect, discuter avec les enquêteurs, rencontrer éventuellement John Medina avec un sandwich pour le déjeuner, ça vous emmènera déjà vers 14h et ça sans avoir encore rédigé le moindre rapport.

Le repos sera donc le bienvenu, vous pouvez vous faire un thé dans vos chambres, regarder le dernier bulletin d'infos, appeler vos friends avant de vous glisser dans les draps et de laisser la tension et la chaleur de la journée s'échapper doucement. La nuit est assez clémente pour laisser la fenêtre ouverte plutôt que de mettre la clim c'est au choix.

[Cal Wilson(Fañch)]

Après le dîner, une fois rentrés, je souhaite une bonne nuit à ma partenaire et j'envoie un petit message à ma petite amie. Je profite de la nuit tranquille pour laisser la fenêtre ouverte, et je dors du sommeil du juste jusqu'à 4h30. J'ai mis mon réveil et je profite du soleil levant pour aller courir une bonne heure dans les rues encore désertes. Puis je profite de la salle de sport pendant encore une heure avant de rentrer dans ma chambre, prendre une douche et me présenter pour le petit-déjeuner à 6h45, avec un jeans et une chemise propre, rasé de près. Dommage que la piscine ne soit pas plus grande, sinon j'aurais ajouté quelques longueurs !

[Tawana Delgado(Uphir)]

Le diner s'est passé tranquillement, même si il fut parfois coupé de silences gênants; en même temps, ce n'est pas comme si nous étions deux inconnus expédiés dans une ville inconnue pour une enquête mystérieuse sur un homicide étrange ! Dit comme ça... mais Cal n'est pas très bavard (ce que je peux comprendre), et moi-même, avec la fatigue, pas forcément très loquace. J'ai donc regagné ma chambre après que nous ayons fixé l'heure du réveil (un peu tôt à mon goût, surtout que je doute que les forces de police locales soient à pied d'oeuvre aussi matinalement, mais je n'ai rien dit...) et pris congé.

Une fois dans mes quartiers, j'ai appelé Erik; forcément, le plus dur fut de lui cacher les raisons de mon déplacement professionnel si soudain. Du coup, j'ai assez vite détourné la conversation sur d'autres sujets et après au moins 45 minutes de bavardages, on a fini par se quitter car une (difficile) journée de travail nous attendait le lendemain. Je n'ai pourtant pas réussi à dormir de suite, peut-être un peu anxieuse à l'idée de ce qui m'attendait, ou peut-être décalée par ma petite sieste dans l'avion... j'ai zappé de chaine en chaine sans trouver un seul programme intéressant et j'ai fini par m'endormir à je ne sais trop quelle heure...

... mais sans doute bien trop tard car la sonnerie de l'alarme m'a coupé en plein sommeil profond. Il m'a fallu quelques minutes pour me remettre les idées en place et me rappeler ce que je faisais là, dans cette chambre d'hôtel, à l'autre bout des USA. La douche m'a aidé à définitivement me mettre sur pied et c'est donc fraîche, mais pas forcément reposée, que je retrouve mon coéquipier à l'heure dite dans la salle du restaurant de l'hôtel.

Hello... bien dormi ?

[Cal Wilson(Fañch)]

Je souris franchement en la voyant. J'ai bien dormi, un nouveau lit ne m'a jamais dérangé. J'ai même beaucoup dormi, en fait !

Hey ! Bien dormi et toi ?

Il fait quand même déjà chaud, je m'en suis rendu compte dehors. Plus l'excitation de la nouveauté, aujourd'hui je suis une vraie pile électrique, je le sens bien. La vie de pantouflard de bureau ne m'a jamais tellement plu de toutes façons, je préfère le terrain !
Je me suis servi assez copieusement un bon petit-déjeuner, toujours sain et sérieux. Direction une table où on sera tranquilles pour élaborer un plan pour la journée.

[Tawana Delgado(Uphir)]

Oui... dis-je en étouffant un bâillement ce qui contraste quelque peu avec mon affirmation. Malgré la douche, et le café que je me dépêche de boire, il n'est pas très compliqué de deviner que je suis encore quelque peu ensuquée. Néanmoins, l'énergie semble revenir au fil du petit déjeuner; je picore à droite à gauche au buffet, jamais des grosses portions mais pas mal d'aller-retour.

[Cal Wilson(Fañch)]

Je laisse tranquillement ma partenaire émerger. Je lui avais dit que je serais à 6h45 sur le pied de guerre, mais je n'en attendais pas forcément autant de sa part ! Dans ce genre de cas, ca ne sert à rien de bombarder de questions ou de causer, au contraire même, ca aurait tendance à m'enquiquiner et à m'agacer.