Message #963707

[Adamantine(Arkendor)]

J'observe la guerrière d'un œil amical. Je me mets à sa place et je peux comprendre son scepticisme. Nous n'avons néanmoins pas le luxe de nous perdre en conjectures et demi-mesures. Je prends donc la parole après avoir écouté les premiers échanges. Mon ton est grave et mes mots précis, il est manifeste que je suis absolument convaincue de tout ce que je dis :

Je suis Adamantine, membre de la confrérie des Bardes et originaire de la belle cité d'Alia, et j'étais de l'expédition de reconnaissance dans la montagne, et sous la montagne. Nous avons combattu et avons même été emprisonnés par les orcs pendant une nuit. Leur mépris de notre race les a conduit à négliger notre pugnacité et nous avons ainsi pu nous libérer et échapper à leur poursuite. Des centaines d'hommes et de femmes sont retenus en un sordide esclavage, forcés de travailler comme des bagnards et de dormir dans des cages. L'un d'entre eux a accepté de fuir avec nous, et il en est mort. Un autre de nos camarades est entre la vie et la mort à l'hôpital de cette cité, et un troisième a disparu dans de mystérieuses circonstances. Le prisonnier orc que nous avions capturé est parvenu à s'enfuir pendant la nuit, et nous savons que les autorités de cette cité sont informées de la présence et de la menace des orcs.

Mais, il semble que certains éléments parmi les officiers militaires de haut rang aient une forme de sympathie pour le mode de vie guerrier de ces créatures et peut-être même un accord secret a-t-il été négocié dans le dos de la population. J'ai moi-même gagné la confiance d'un jeune officier qui a parlé devant moi de ce que je viens de vous dire. La situation est très grave et la machine de guerre orque est effectivement sur le point de se mettre en marche. Les orcs nous méprisent tellement qu'ils ne se sont pas gênés pour nous le dire. Et selon Wilfred, notre race n'a échappé à ce triste sort que par la grâce de dieux miséricordieux, qui nous ont caché de ces ennemis pendant mille ans.

Je suis, moi-même, partie en voyage avec l'esprit ouvert et désireuse de tendre la main à ce peuple inconnu. Je pensais pouvoir établir des relations fructueuses, de commerce, d'échanges, de partages. J'ai fait l'amère découverte que ces créatures ne sont intéressées que par la guerre, la conquête, la domination des autres peuples. Pour eux, un homme n'est qu'un esclave ou un ennemi !

Je sais que cela fait beaucoup d'un coup, mais je vous assure, Madame, que l'heure est grave et la menace, lourde et imminente !