Les violingues sont rapides et ne cessent de nous harceler. Sous l'abri relatif des branches basses, je reprends progressivement mon souffle. Haletant, le sang tapant dans mes tempes, je prépare une nouvelle flèche, me rappelant les propos de Béhémion.
Tu ne sais pas viser mais tu tires mieux que n'importe lequel de mes archers. Laisse ton instinct te guider. Regarde autour de toi. Tu saisiras le moment lorsqu'il sera nécessaire.
Ma flèche encochée, j'observe le ballet erratique des violingues, l'arc pointé vers le sol. Progressivement, la flèche se relève alors que me yeux ne cessent de partir de gauche à droite pour anticiper le vol des charognards.
Maintenant me fais-je en lâchant la corde sans même prendre le temps de viser, imaginant l'attaquant devenir ma proie avant de voir que la pointe de mon trait ne s'enfonce profondément dans un des oiseaux, lui déchirant l'aile et me procurant par la même une certaine satisfaction.