Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.
mars 28, 2024, 17:22:49
Le forum Planète Rôliste existe depuis 2006, il a pour vocation de promouvoir les jeux de rôles (JdR) et permettre de jouer des parties même pour ceux qui n'ont plus de table à disposition (au sens propre comme au sens figuré), à l'écrit en "Play by Post", grâce aux très nombreux outils à disposition, ou en chat vocal/vidéo pour ceux qui le souhaitent. Les expatriés, les nomades, les timides, les boulimiques du JdR, les petits nouveaux, les peujs et les meujs, tous sont les bienvenus au sein de notre communauté.

AuteurSujet:  Par les chemins d'automne - acte VI : Sur les traces de Bretuald  (Lu 128375 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

En ligne Joscarin Milistoir / Josh
(Astérion)

  • Grand Prêtre d'Oghma
  • ****
  • Portrait
    Assassin Niveau 3
    PV:18/18
  • Messages: 11806

  • Activité
    0%
    • La Voix de Rokugan
J'aurais pensé le voyage un peu moins morne. Je sais que nous avons subi d'énormes pertes, et ce n'est pas peu dire, mais il faut essayer de relever la tête. Même moi, cependant, il faut que je me fasse violence pour tenter de détendre l'atmosphère. Ce marasme commence à me peser, à moins que ce ne soit le signe que nous ayons juste besoin de plus de temps.

Tristane a été impeccable malgré la monotonie du voyage, n'a ni piaffé, ni renâclé alors que le rythme n'était pas des plus plaisant, et qu'il a même fallu un moment affronter une pluie assez drue.

J'ai chevauché un temps près d'Arthur mais il resté relativement fermé. Comme moi ? Il va bien falloir lui parler plus avant mais je ne sais comment m'y prendre. J'ose espérer qu'à l'approche de l'abbaye, il sera plus loquace. Moi même garde des souvenirs ou des idées pour moi.

J'ai tourné et retourné le cube dans mes mains plusieurs fois, ne pouvant m'empêcher de le sortir de mes fontes à plusieurs reprises. Je n'ai rien essayé de nouveau. tout au plus ai-je réalisé une fois encore la suite de mouvements que j'ai découvert la nuit passée, pour ne pas l'oublier...

Davog est resté hors de vu quasiment toute la journée. Je m'inquiète pour lui en ce moment, ce qui me perturbe je dois bien l'avouer... Ce n'est pas réellement notre mode de fonctionnement habituel. Cela me perd un peu, je ne sais pas sur quel pied danser. La perte de Blezian l'a plus sûrement blessé qu'aucun autre coup qu'il a pris. Je le revois taciturne et fermé comme il l'a été lors de la mort de Méline. Et cette chouette qui le suit, semblable entre mille à celle du druide, ne me dit rien qui vaille. J'ai déjà vu un ami perdre la tête, je ne suis pas pressé d'en voir un autre.

Je me suis approché des deux femmes, chevauchant de conserve. Ma jument aurait presque pu mordre la croupe d'une de leurs montures, ou alors le mollet du bûcheron, toujours en selle derrière Kwan Yin. Je ne sais pourquoi de le voir ainsi m'ennuie, tout comme d'avoir vu hier Aube dans les bras d'Arthur. Je ne suis pas d'un naturel amoureux pourtant, encore moins jaloux. D'ailleurs je pense que c'est sûrement dû au fait de ne rester nulle part assez longtemps... ou alors de ne voir qu'elles ou presque... ou la fragilité de mon cœur en ces temps difficiles ou... Bref. Vivement une grosse cité et quelques jours de relâche, afin que je retrouve mes esprits. J'ai chanté, doucement, la première chanson qui me venait à l'esprit. Sûrement trop romantique pour moi et trop paillarde pour Aube : étrange chose que les goûts et les couleurs, n'est-ce pas ?


Citer
Rossignolet du bois, Rossignolet sauvage
Apprends moi ton langage, Apprends moi à chanter.
Et dis moi la manière, comment il faut aimer, comment il faut aimer.

Comment il faut aimer, je m'en vais te le dire
Faut aller voir la fille, faut l'aller voir souvent
Et lui dire: "La Belle je serais votre amant, je serais votre amant"

La Belle on dit partout que vous avez des pommes
Des pommes de Reinette dedans votre jardin.
Permettez-moi la Belle que j'y porte la main, que j'y porte la main.


Non je ne permets pas que l'on touche à mes pommes
Apportez moi la Lune, le Soleil à la main.
Vous toucherez mes pommes qui sont
dans mon jardin, qui sont dans mon jardin.

Le jeune amant s'en va la haut sur la montagne
La Lune elle est trop haute, le Soleil est trop loin.
La chose fut impossible la Belle,
le savez bien la Belle, le savez bien.

Rossignolet du bois, Rossignolet sauvage
Apprends moi, Apprends moi à chanter.
Et dis moi la manière, comment il faut aimer, comment il faut aimer.
[1]
 1. Oui je fais un raccord IRL :P

Nous avons traversé Ingham dans le même silence et sous les yeux des badauds curieux mais apeurés. Le reste de la journée à été du même acabit que le début du voyage : lassant. Le peu de réactions de mon entourage ne m'a pas réellement encouragé à plus d'efforts et dès la bourgade passée, je n'ai plus dit mot. J'ai réfléchi. Je suis sûr d'être à deux doigts de trouver une mélodie correcte pour cette nouvelle ballade, triste mais pourtant porteuse d'espoir : "Vallandar le Juste". Si j'y passe quelques temps ce soir. La vision du cube s'impose à mon esprit. Demain peut-être ?

Dans la soirée, après avoir englouti rapidement ce qu'on nous proposait, je suis allé au dehors de l'auberge. La nuit était encore jeune mais la pluie avait cessé. Je me suis assis sur un baquet retourné et ai essayé de déverrouiller un peu plus notre étrange casse-tête. La lune n'éclairait que peu et le village était aussi obscur qu'un conduit de cheminée. J'ai vu trois lueurs dans le noir. Elles ont voleté un instant ça et là, comme portées par la brise, puis ont disparu, près d'une vieille grange. Je me suis glissé dans les ombres moi aussi et me suis approché, lentement. J'aurais juré qu'il n'y avait pas âme qui vive dans les rues, mais pourtant je l'ai entendu : comme une lente respiration, un triste soupir, une voix sinistre dans le vent.
J'ai trouvé des lucioles sur le bois humide, ainsi qu'un feu en passe de mourir dans ce qui devait finalement être une petite forge. Étaient-ce ces petits insectes ? Des braises dans l'air du soir ? Ou autre chose ? Ai-je vu les âmes de mes défunts amis ? Ai-je été épié par notre démon ? Ou bien ma raison se fait-elle plus faible ? Finira-t-elle par tomber en déliquescence comme celle de mon meilleur ami ?
J'eus mieux fait de ne voir cela... Ni d'entendre ! Seuls les fous écoutent murmurer les bourrasques.

Je suis retourné dans l'auberge, irrité du choix que j'avais fait pour occuper ma soirée. J'aurais dû charmer la serveuse, la cuisinière, la fille de l'aubergiste, qu'en sais-je ?! Kwan Yin peut-être ? Mais elle avait bien assez bu, ou à défaut avait bien fait semblant. Je n'aime pas profiter des femmes soûles, à moins qu'elles ne me le demandent expressément. De plus il est différent de faire cela lorsqu'on est de passage, qu'avec une camarade de voyage. Bon sang ! aurais-je pesté en allant me coucher, au cœur de la nuit. Si seulement Méline était encore là. N'en déplaise à Davog, je n'ai jamais mystifié cette femme, un arrangement se conclut à deux. J'aurais pu me perdre avec elle, comme elle le faisait avec moi, chacun dans les bras de l'autre : dans les doux bras de l'oubli.

Au matin, je suis sorti sous le ciel gris. La nuit a été courte alors qu'il m'aurait fallu dormir trois jours. Si je ne peux plus faire confiance à ma nonchalance où va le monde ? J'ai retrouvé le barbare à l'extérieur, sur une souche, perdu dans ses pensées...

Ton esprit est donc assez vaste pour que tu puisses t'y égarer ? demandé-je souriant malgré tout.

 

Lignes et Colonnes du Tableau

# Lignes
# Colonnes

Injection d'un lien

URL
Texte
Editer !