Message #892064

[Uphir(Uphir)]

J'ai mal dormi ! Je pourrais attribuer cela à l'inconfort de notre gîte, mais au fond de moi, je sais ce qui a nuit à mon sommeil; je n'ose imaginer que l'instrument de ma puissance, cadeau précieux de ma mère, puisse aujourd'hui être utilisé contre moi ! Et pourtant, tout porte à le croire. Si ma Pierre de Glace est devenue un "mouchard" au service de notre ennemi, que puis je faire ? Je ne peux m'en débarrasser, je serai alors sans ressource (et c'est peut être ce que cherche ce Louvepierre), mais je dois trouver un moyen de la purifier ! Je ne sais comment et Ray, si il est doté d'un potentiel insoupçonné, n'a pas les connaissances théoriques pour m'être d'une quelconque aide. Qui plus est, la présence de Messire de Castelroc est un "frein" à mes projets. Bien qu'il n'en ait rien montré, je suis presque certaine qu'il a au fond de lui quelques reproches à me faire quant à certaines affaires passées. Et quand bien même ce ne serait le cas, il est un pieu et les dogmes de son église sont intolérants vis-à-vis des choses de la sorcellerie.

Vers qui pourrais je me tourner ? Davog, si je ne doute pas de sa force, n'a pas l'esprit. Joscarin aurait peut être les connaissances; après tout, les bardes ne sont ils pas réputés pour être des "puits de savoir" ? Et puis je pense avoir quelque influence sur lui; je lui ai quand même demandé de "saigner" son ami, certes pour la bonne cause, et il s'est exécuté. Reste que mon meilleur atout est encore Kwan Yin, pour laquelle j'ai une sincère sympathie, mais sa culture est si différente de la nôtre ! Ensemble, nous nous sommes penchés sur son précieux parchemin et si j'ai cru déceler à travers les mots une métaphore de notre combat, je n'ai pu attribuer aux animaux décrits nos propres rôles. Surtout, je me demande par quel prodige quelqu'un de son peuple aurait pu avoir la prescience de notre combat à venir; les coïncidences sont au mieux troublantes !

Je tente vainement de me rendormir, ayant le sentiment -peut être faux- que le jour est encore loin, mais c'est alors que mon odorat est frappé par une forte odeur légèrement sucrée. Cette flagrance ne serait pas désagréable si elle n'était pas aussi prégnante et pour un peu, j'ai le sentiment de m'être couchée dans un buisson d'aubépines... ou non, de chèvrefeuille plutôt !

L'inconfort me force à ouvrir les yeux. Je suis presque certaine qu'il n'y avait aucune plante de cet acabit dans les ruines où nous nous sommes installés. Méfiante, j'observe alors notre campement sans toutefois me relever. Si un danger est sur nous -comment cela se pourrait il ? Arthur n'était il pas censé monter la garde ?-, je préfère qu'il me croit endormi pour le moment.