Message #844237

[Kwan Yin(Cina Mel)]

Je m'apprêtais à répondre à Aube mais Sire Arthur s'en revient vers nous. Je ne peux réprimer un léger sourire à l'entendre vanter les supposés qualités conférées par sa naissance. Toutefois, les remontrance d'Aube en tête, je me garde bien d'en faire la remarque mais ne me tais pas pour autant. C'est droite comme un i et en soutenant le regard de cet homme qui a le mauvais goût de rajouter la xénophobie aux insultes que je réponds à Arthur.

Monsieur, je vous remercie de vous soucier de ma sécurité, c'est sans doute pour cela que vous avez glissé des mots si doux nous concernant à Beorn. Je lance un rapide regard à Davog. Mais soyez sans crainte : je suis certaine de mourir au combat aussi bien qu'un noble.


Ceci fait, je me tourne vers Aube et commence mes explications.

Non, point de roi dans ma contrée, même si nous la désignons toujours par son nom historique : les Royaumes de l'Est. C'est un... Je fronce les sourcils à la recherche d'une traduction la plus proche possible du terme. Veilleur. Ou une veilleuse, qui dirige le pays. Car, d'où je viens, l'on ne reproche plus leur sexe aux femmes.

Tous les 6 ans sont organisés des concours, dans plusieurs disciplines et le meilleur devient veilleur. Les ministres sont également désignés par ce procédé.
Il existe, bien évidemment, comme dans toutes les contrées, des personnes que le sort a favorisé, mais elles partagent une partie de leurs richesses pour aider les plus démunis.

Je porte la main sur mon coeur, les yeux brillants. Lorsqu'elle étend ses ailes pour protéger ses enfants, la Grue Céleste les protège tous, sans distinction. Il est de notre devoir de faire de même, selon nos moyens. De même, la Grue Céleste traite chacun de ses enfants avec la même bienveillance, sans favoritisme ni injustice. C'est ce que fait le Veilleur. C'est ce que fait mon Temple et c'est ce que j'essaie de faire, hélas trop maladroitement.

Une ombre passe sur mon visage.

Cela ne signifie pas pour autant que la corruption et la malhonnêteté ont déserté nos terres. Mais elles sont, me semble -t-il, plus sévèrement punies que dans votre pays, ma Dame.
Un chargé de ville traitant ses habitants de chiens se verrait contraint à présenter des excuses publiques, voire sa démission s'il est coutumier du fait.

La Grande Xian Min, elle-même, ayant falsifié les résultats du concours de Veilleur fut condamnée à ne jamais pouvoir se représenter. Pour expier ses fautes, elle s'est retirée dans une kalioth où elle office toujours. Réalisant que j'ai utilisé un terme propre à ma langue et certainement sans signification pour mes compagnons, je m'empresse d'expliciter ma pensée.  Pardonnez-moi. Une kalioth, c'est un havre où l'on prend soin des gens dont l'esprit est trop brumeux pour qu'ils puissent s'occuper d'eux-même.