Message #830030

[Arthur de Castelroc(Aytan)]

Les pieds enfin reposé au sol, je me recule, les mains sur ma gorge rouge. Je tousse un peu, ma voix est rauque.

Je pense que mon père, mon frère ainé, ou n'importe quel noble de ma famille aurait sur comment se défendre face à ce géant vulgaire. Une phrase bien sentie, une réplique caustique, voir un coup de gantelet de fer sur le sommet du crâne aurait peut être suffit. Mais je n'avais jamais été aussi doué qu'eux. Trop gentil. Je m'étais contenté de rester poli. Poli !

Levant les yeux vers le groupe, j'hésite un instant à les renvoyer à leurs affaires. Mais le paysan affolé ne semble pas comprendre. Et les deux vieilles paraissent partagées entre l'avidité de vivre un véritable ragot et l'horreur de la situation. Si ce que dit ce paysan est vrai ...

Je décide finalement de dire la vérité. J'ai toujours été d'une nature honnête, et mon frère a toujours considéré ça comme une faiblesse. Mais lui est mort, et moi je suis là aujourd'hui. Il faut suivre sa voie. C'est ce que disait Bretuald.

Je m'appelle Sire Arthur de CastelRoc, héritier du domaine de CastelRoc. Je viens d'arriver en ville, après plusieurs jours de voyages. J'ai pour ambition de trouver le père Bretuald, qui réside ici d’après mes informations. J'ai des questions à lui poser. Je le connais bien, j'ai passé plus d'une année de séminaire à ses côtés dans ma jeunesse, alors qu'il exerçait encore à l'Abbaye.

A la mention de l'Abbaye, les deux vieilles hochent la tête, apportant du crédit à mon histoire. Elles savaient que Bretuald y avait exercé un temps. Je me racle la gorge et reprend :

Il y a quelques minutes, je suis entré dans la maison de Bretuald, espérant l'y trouver. Le voyant absent, et la maison en désordre, j'ai décidé de le chercher en me refusant à penser au pire. J'espérais le voir dans l'église, mais je n'ai trouvé que ces gentes dames. J'espérais qu'elles pourraient me mener à lui. Manifestement, je pense qu'elles ne comptaient que me ramener au presbytère, ce qui ne m'aurait guère aidé.

Je me tourne vers le paysan affolé :

Je comprends votre méprise, mon ami. Vous m'avez vu sortir de cette maison d'où je venais d'entrer, mais je n'ai pas tiré les mêmes conclusions que vous. Je ne pense pas que Bretuald soit mort - du moins je me refuse à le croire - tant que je n'aurais pas trouvé son corps. Et s'il a été fait prisonnier, ou victime de violence, alors je me dois de le retrouver et de le secourir.

Je pose une main sur l'épaule du paysan.

Je vous pardonne, mon brave, au nom du seigneur et par les grâces que me permettent mon ordre.

Cette méprise réglée, je me tourne vers le géant et son acolyte, qui semblent regarder le reste de leur groupe commencer à fouiller la masure.

Par contre, pardonnez-moi messieurs, mais je ne comprends pas bien votre rôle dans tout cela. Connaissez-vous le père Bretuald ? Êtes-vous en charge de la sécurité de cette bourgade ? D'ailleurs qui sont les autorités, ici ?

Je me tourne vers les deux vieilles.

Vous pourriez probablement trouver le maire ou un équivalent de garde ? Quelqu'un qui pourrait enquêter légalement.

J'appuie sur le dernier mot en me tournant vers Davog.