L'ours sanguinaire bondit. Un mur de muscles, de fourrure trempée et de bave. Ses griffes s’abattent comme des faucilles prêtes à me découper en rondelles.
Je lève ma hache.
Pas pour frapper.
Pour parer.
DANG !Ses griffes heurtent le métal, et tout mon bras vibre.
Par la barbe de grand'ma, t'auras pas ma peau !L’ours grogne, frustré. Moi aussi, d’ailleurs.
Il frappe encore, un grand moulinet poilu.
Je pivote, je remonte ma hache, et je bloque le coup juste à temps.
CRACK !La force de l’impact ne me fait pas reculer. Je tiens bon, mais un autre ours tente de m'encercler. Je ne suis pas encore pris en tenaille.
Je sens mes bottes glisser sur les planches humides du pont.
Eh ! Gros tas de poils ! C’est moi qui vais te découper !Je plante mes pieds, je sens la rage monter, brûlante, prête à exploser.
Elle est là, je la libère ...
[1]<hurle:>AhhhhAvec mes bottes, je tape les planches du pont qui vibrent sous mon poids.
Mes muscles se tendent, mes veines battent comme des tambours de guerre… et mes mains ... Ah, ça y est.
Des griffes jaillissent, noires, épaisses, comme si un ours et un démon avaient décidé de me faire un cadeau.
Mon totem animal s’éveille, gronde dans mon sang, hurle dans mes os.
Je bondis en avant.
[2]Je ris. Et à mon tour, la bave coule au coin de ma bouche. Un rire grave résonne.
Je continue sur ma lancée avec toute ma fureur.
C’est moi le prédateur ici !Je ramène mes deux mains sur le manche de ma hache :
Tranche-Roc.
Je la sens vibrer, impatiente, comme si elle aussi entrait en rage.
Je la lève. Je hurle. Et je laisse la rage couler en moi. J'm'en fou de me faire toucher, je veux juste le détruire, l'exploser.
[3]L'ours va comprendre ce que ça fait de se prendre une hache naine tenue à deux mains par un barbare déchainé.
Trois coups contre le nounours !
Prends ça ! Ça ! Et Çaaaaaaaahhh ! Je regarde à peine les résultats de mes coups, je ne vois plus que du sang.
J'accepte pleinement ma RAGE !