Dans la réserve, Nathan, Ethan, Rebecca et Kiley restent accroupis ou adossés aux étagères, le souffle court et les sens en alerte. Le calme qui règne à l’extérieur ne leur apporte aucun répit — au contraire, il est plus menaçant que les cris ou les coups de feu. C’est un silence lourd, sournois, comme si quelque chose guettait, tapi dans l’ombre, en attente du moindre mouvement.
Ils échangent des regards rapides, leurs visages marqués par la fatigue, la tension, la crasse et la sueur. Les voix sont toujours basses, presque des murmures, comme s’ils craignaient que le simple fait de parler trop fort attire à nouveau la horde. Leurs paroles sont pesées, chaque idée décortiquée avec prudence. Ils débattent de la meilleure route à prendre, des ressources qu’ils peuvent emporter, du moment opportun pour quitter cette pièce qui leur semble aussi bien un refuge qu’un piège.
Le silence, toujours… Un silence anormal, presque irréel, qui semble absorber jusqu’à leurs propres respirations. Loin d’apaiser, il accentue leur stress, amplifie la gravité de chaque décision. Ils savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur. Ils savent que ce calme ne durera pas. Alors, ils murmurent, s’organisent, se préparent — comme des naufragés face à une mer noire et immobile, juste avant qu’elle ne déchaîne sa tempête.