Message #938858

[Joscarin Milistoir / Josh(Astérion)]

De longs cheveux blonds me chatouillent le visage et un parfum de camélia flotte dans l'air. La brise amène une chaleur légère qui me caresse le torse. Au dehors, des chants religieux entonnés d'une voix grave et mélodieuse me ravissent les oreilles. Contre toute attente, aujourd'hui, la lente mélopée d'Aresmus ne me dérange guère, c'est même au-delà de ça : elle m'apaise. Méline remue contre moi en marmonnant paisiblement des paroles rassurantes. "Tu n'y est pour rien..." entends-je en tendant l'oreille.
Les rayons du soleil s'irisent en passant la fenêtre et le carillon de pierres et de plumes multicolores qui y est accroché. Il me souffle de jolies histoires, de renard, de rossignol, de belette et d'ours. Peut-être en ferais-je une chanson?

Je ne m'étais pas tant reposé depuis...
Je ne sais plus...
Ignorer la date et les événements récents ne me perturbe pas. Je suis si serein que je plonge dans une douce béatitude.

Du pied du lit, le chat gris et tigré remonte pour se frotter contre la ligne de ma mâchoire et se lover au creux de mon cou. Alors qu'il me lèche le menton de sa langue râpeuse, je lui souffle sur le museau en riant. Il détale, saute par la fenêtre et s'envole, laissant tournoyer dans l'air trois rémiges de harfang des neiges.

Ma compagne se retourne alors, les yeux ensommeillés mais souriante. Elle me gracie d'un long baiser avant de se relever. Alors que sa peau se sépare de la mienne, un poids massif, colossal, froid et dur s'échappe avec elle. J'ai l'impression de pouvoir respirer à nouveau, sans même m'être jamais aperçu que je suffoquais. Ses cheveux d'or miroitent dans les lueurs du soleil levant, ses magnifiques yeux me scrutent. Je ne vois que ses lèvres, splendides, pleines, aimantes, disparaître peu à peu, comme tout le reste de son être alors qu'elle murmure : "Ne pleure pas les morts. Ils ne sont plus que des cages dont les oiseaux sont partis."

L'air est plus frais. La paillasse sous moi est agréable, bien qu'un peu dure. Je n'ouvre pas les yeux afin de profiter de la quiétude qui m'a été offerte. Je suis aussi détendu qu'on puisse l'être. Mon esprit n'est plus qu'un ciel dégagé, la tempête est loin. Elle a été balayé par une ensorceleuse, un prêtre, un druide et une sage. Ce soir j'y verrais des étoiles.[1]

1.	@Mahar je te laisse juger de quand c'est. Jour/nuit peu m'importe ^^