Bien que arrivés à l'académie en milieu de matinée, les Veilleurs doivent supporter une heure de bavardages en draconique entre Brodert et Hamarchis à propos d'un obscur bouquin que celui-ci a sortit de sa bibliothèque ambulante et présenté à la gardienne. Le Rector se présente cependant à la stèle des devins au moment où les Veilleurs arrivent guidés par un serviteur dépéché par Hamarchis. Nivlandis a un regard très étrange et lointain, des yeux pales dont émane une aura bleutée, même s'il ne les regarde pas directement il s'adresse à chacun des Veilleurs personnellement dans une voix bienveillante. Il lance un sortilège puis discute avec Brodert de la nature de la psyché et du lien qui la relie avec celle encore en possession de Xanesha. Nivlandis pose aussi aux autres Veilleurs des questions sur leur idée de la personnalité de Xanesha. Brodert remarque que Nivlandis n'a lancé qu'un sort d'identification mais utilise une vision arcanique qui semble être permanente. Après une heure d'échanges, Nivlandis s'approche de la stèle des devins et invite les Veilleurs à se regrouper de façon à voir le bassin creusé dans la pierre sombre de la stèle. La surface de l'eau dans le bassin reflète un ciel qui n'est pas celui de Magnimar, ciel de Magnimar qui de toute façon est masqué par le dôme de la rotonde, ne laissant guère de doute sur la nature magique de ce reflet. Nivlandis entame alors une longue incantation d'une dizaine de minutes, la surface de l'eau devient comme brumeuse et parcourue par un maelstrom chaotique de couleurs et de formes indistinctes. Nivlandis lève alors la tête et se met à parler :
Veilleurs, je vois où est le reflet tant convoité, mais le chemin pour y parvenir est dangereux et tortueux. Savoir où aller n'est pas y parvenir, aussi écoutez bien :
L'un d'entre vous ne parviendra jamais à la destination mais cinq compagnons pourront le remplacer, pour autant tous ne sont pas digne de confiance, l'un d'eux a trahi et vous trahira.
Conjurateur, les serviteurs infernaux appelé te seront toujours obédients même si tu ne révères pas leur vrai maître. Ils apporteront chacun un fragment de savoir oublié, mais ce savoir complèté tu souhaiteras alors qu'il soit resté oublié.
Libératrice, deux roses jointes dans la même terre, l'une empoisonnée, l'autre douce et odorante. Tu peux les séparer et toutes deux grandiront plus fortes, tu peux les laisser et l'une étouffera l'autre.
Archer, sur le chemin droit de la loyauté tu rencontreras une fourche, et les alliés que tu laisseras sur l'autre chemin deviendront tes ennemis.
Disciple, ton plus dangereux ennemi est froid et infiniment patient, choisis le bon maître pour te préparer à l'affronter.
Gardienne, celle qui marche à reculons ne peut que tomber et ralentir ses amis. Suit d'abord la direction vers laquelle tu regardes, si tu veux un jour pouvoir repartir de l'avant.
Bien que les Veilleurs entendent tous les mêmes paroles, chacun d'eux semble voir des visions bien distinctes des autres dans les formes brumeuses qui couvrent le bassin Je vous laisse libre d'interpréter les propos divinatoires du rector, pour ce qui est des visions, celles-ci permettront à chaque personnage de refaire un jet de dé (n'importe lequel) dans le futur s'il invoque cette vision après avoir constaté le résultat du premier jet. Le deuxième jet est définitif même s'il est plus défavorable que le premier.
Fort de ces savoirs, voyez où se trouvait/trouve/trouvera votre reflet manquant. Nivlandis fait un mouvement de main et la brume sur le bassin se dissipe, la surface de l'eau montre alors le visage d'une femme qui semble regarder au travers du bassin. Après un instant de stupeur où les Veilleurs pensent être observés, ils réalisent que la femme regarde en fait son reflet dans un miroir pour ajuster une coiffe étrange. Sa peau diaphane, ses cheveux d'un noir de jai et ses yeux d'un rouge rubis trahissent une ethnie ou une race inconnue aux observateurs, mais qui ne dissipent pas sa grande beauté. Derrière la femme, on distingue une chambre à la fourniture opulente et surtout la deuxième psyché. La vision se brouille pour laisser la place à ce qui ressemble être un point de vue depuis la surface d'un lac, comme si l'observateur plongé dans l'eau regardait au delà de la surface. Il fait nuit, une nuit claire, on y voit de multiples barques avec des lampions qui rejoignent une auberge flottante. De nombreuses lumières s'échappent par les fenêtres ouvertes de l'auberge, on peut voir des gens qui dansent, jouent aux cartes ou aux dés et des serveuses qui s'affairent. Plus loin derrière l'auberge flottante on distingue bien un village de pécheurs avec ses bateaux et un petit temple, le village est assoupi à l'exception de quelques lumières et de la fumée qui s'élève des cheminées. La vision se brouille, pour de nouveau exposer brièvement la psyché, mais la chambre dans laquelle elle se trouve semble comme plongée dans les ténèbres ou un brouillard sombre de particules en suspension, la chambre est en fait noyée dans une eau boueuse.