Message #718421

[Ashley Plunkett(blackclaw)]

Le brusque départ de mes grands-parents, annoncé de but en blanc par Grandaddy, me cueillit à froid.
— Ah ? Euh… c’est que j’aurai voulu… je ne terminai pas ma phrase, réalisant qu’ils n’accepteraient probablement jamais que je les accompagne ; et puis, ils avaient raison, mieux valait rester à proximité du téléphone.
— Dis-moi au moins ce qu’ils pensent de tout ça. J’espère qu’ils prennent toute cette histoire au sérieux, ajouté-je d’un ton inquiet sans même lui laisser le temps de répondre.

Après les avoir laissés partir, non sans les avoir embrassés tous les deux, j’invitai Stephen et Jared à s’asseoir. Il fallait que je m’occupe aussi bien l’esprit que les mains. Habituellement je me serais plongée dans une attitude quasi autistique à laisser le fusain parler pour moi. Mes pensées étaient encore trop tumultueuses pour cela. Je ne pouvais non plus abandonner les garçons, eux-mêmes visiblement secoués et je me connaissais suffisamment pour savoir que si je me retirais dans ma bulle, le téléphone pourrait sonner aussi longtemps qu’il le voulait sans que je l’entende.

— Vous voulez boire quelque chose, du café peut-être nous, nous avons une machine qui fait d’excellents latte et je crois qu’il doit y avoir des biscuits quelque part… j’avais complètement oublié le plat que j’avais abandonné sur la desserte.
— Ou si vous préférez je peux préparer des sandwichs... Je continuai de parler, véritable moulin à parole aux propos plus ou moins cohérents. Mon cœur qui battait la chamade depuis que je m’étais levée pour ouvrir la porte, ralentit peu à peu. Je parlai moins vite, puis me tus et respirai un bon coup.

— Pardonnez-moi. Je suis effectivement arrivée ce matin et je viens juste de l’apprendre. J’ai encore du mal à réaliser.
Je commençais à me dire que nous ne pouvions pas rester les deux pieds dans le même sabot. Jouer les parfaites petites ménagères ne me le ramènerait pas. Qui le connaissait mieux que nous ? Dans cette ville, nous probablement et il y avait déjà un point que je pouvais vérifier.
— J’ai bien peur que ce soit sérieux, Granny et Grandaddy n’ont pas eu de nouvelles de lui depuis vendredi. Il devait passer la nuit chez une amie. Je terminai sur le ton de la supplique, si c’était un plan foireux pour un weekend comme vous en avez le secret, c’est le moment de le dire.