Je mets une tape, une seule, sur l'épaule du barbare, pour le réconforter. Ne mourrons pas. C'est le mieux que nous puissions faire. Quant à laisser ces gens... Je refuse à me remémorer tout ce qui m'est arrivé depuis que je suis ici. Je ne continue pas ma phrase, je suis encore au bord du gouffre.
Je vais me ré-appuyer sur le vaisselier, aussi nonchalamment que je peux (c'est à dire sans grande réussite), et rengaine la dague que j'avais sortie peu avant.
Ils devraient tous aller chez le seigneur, dis-je chichement, pensant que c'est sûrement là-bas qu'il y a les meilleures défenses. Et nous devrions, nous, partir à la poursuite de ce Louvepierre, dès que possible songé-je. On ne peut sauver toutes les veuves et tous les orphelins si ?
Un soupçon de civilité me traverse l'esprit et je tourne un visage inexpressif vers les deux femmes du groupe. Pendant quelques secondes je me contente de les dévisager, puis leur sourit, doucement, sincère mais nerveusement épuisé. Je ne sais même plus bien ce qu'elles ont (ce qu'elle a ?) dit.