Message #845486

[Kotagama Minato(Wab)]

Je me propose d'exécuter la sentence. J'espère que nous n'aurons pas à maintenir le prêtre, et qu'ainsi ce dernier aura droit à quelque chose de propre. Je prie silencieusement pour qu'il trouve la paix, et l'oubli, au Meido, ainsi qu'une réincarnation meilleure.

Le moine est donc à genoux, et je lui intime d'une voix ferme mais compatissante d'incliner son torse vers le sol. Sa nuque est dégagée, et mon sabre est prêt. L'aube pâle transforme la brouillard en un immense linceul cotonneux. Seul le doux clapotis de l'eau vient troubler le silence, quand, même la faune, ressent la solennité de l'instant.

Mes compagnons sont à mes côtés, vigilants, et je les remercie de leur soutien d'un signe de tête.
J'arme mon katana.

- Bon voyage. je murmure au prêtre.

Concentrant ma force dans ce mouvement si simple et pourtant si technique, que l'on apprend lors de nos premières années d'escrime. C'est la première fois, et si elle n'a pas grand prestige, considérant le statut du condamné, elle a le mérite de retirer une épine souillée plantée depuis trop longtemps dans notre monde.

Le sifflement de l'acier qui découpe la brume.
L'humus abreuvé de pluie rouge.
Un héron quitte l'onde, part trouver le soleil.

Je me rappelle les enseignements de mes maîtres : trop de force, et la tête roulera loin du corps, causant le ridicule et l'embarras. Pas assez de force, et l'effroi viendra disputer l'instant à l'obscénité d'une agonie trop longue. L'idéal est de ne laisser qu'une mince bande de peau au niveau de la gorge. Ainsi la mort est instantanée et le condamné n'est pas éparpillé.
Je m'applique et parvient au résultat souhaité. Les chances d'une réincarnation meilleure en seront améliorées.